À contre-courant d’un progrès technologique qui laisse sur le carreau les configurations vieillissantes, l’adaptabilité du logiciel serait-elle le véritable pilier de la révolution ARM ? L’éventualité s’impose alors qu’un portage d’Android répète désormais ses gammes sur le Raspberry Pi.
Au prix d’un extrême effort d’allègement, l’OS mobile de Google emboîte le pas à un peloton de distributions Linux (dont récemment Raspbian) et investit un terrain qui ne lui était initialement pas promis au vu des limitations techniques du Raspberry Pi. Le défi du matériel a stimulé la créativité des développeurs, qui sont parvenus à compiler une version d’Android Gingerbread 2.3, basée sur Cyanogenmod 7.2 et optimisée pour consommer un minimum de ressources système.
Android Pi, c’est son nom, hérite d’un défaut temporaire : il ne gère pas l’accélération graphique. Si le délai de démarrage ne dépasse pas la minute, l’interface utilisateur est quasi inutilisable. Mais le processeur suffit à faire tourner Android. Autant de pistes ouvertes pour faire d’un téléviseur traditionnel une TV connectée.
Sur le long terme, les travaux amorcés sur Cyanogenmod 9 devraient s’avérer plus fructueux grâce à la prise en charge de bout en bout de l’accélération graphique. Les développeurs ne s’y sont pas trompés et ont accouché d’un premier portage d’Ice Cream Sandwich 4.0. Le recours à une partition de type swap permet de fluidifier l’exécution de l’OS tout en composant avec les maigres 256 Mo de RAM du Raspberry Pi.
Il reste même 100 Mo de libres après l’amorçage, quoique les bugs d’affichage et les “kernel panics” se succèdent. Du grain à moudre pour les développeurs et des perspectives à foison pour le consommateur, qui pourrait retrouver l’usage de machines à la configuration modeste, grâce à des environnements de travail optimisés. Une porte ouverte au retour de l’ultra-léger RISC OS ?
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