Deux textes législatifs bannissant l’utilisation des proxies, des VPN et du réseau d’anonymisation Tor n’attendent plus que la signature du président russe Vladimir Poutine pour entrer en vigueur. Proposés par le gouvernement, les textes en question ont été approuvés la semaine dernière par le Parlement (la Douma) puis hier par le conseil de la fédération de Russie. Et ce malgré des manifestations de rue plaidant pour un Internet libre qui ont réuni entre 800 et 10 000 personnes à Moscou le week-end dernier (les chiffres varient selon les sources).
La loi va obliger les fournisseurs d’accès locaux à bloquer les utilisateurs utilisant des proxies, Tor ou des VPN. Officiellement, il s’agit de lutter contre la diffusion de la propagande djihadiste et l’utilisation du numérique pour la préparation d’attentats. Mais les opposants au texte y voient surtout une façon pour le pouvoir russe de renforcer le contrôle d’Internet et de surveiller les opposants politiques.
La Russie impose déjà aux fournisseurs d’accès de stocker 6 mois de métadonnées et aux fournisseurs de services internationaux de conserver leurs données sur le sol russe. Ce que LinkedIn a par exemple refusé, entraînant son blocage par Roskomnadzor, le régulateur russe de l’Internet. Ce dernier censure les contenus extrémistes, violents, pédopornographiques mais aussi, plus largement, des pages que l’Etat russe juge dangereuses. Certains utilisateurs russes ont recours à des VPN ou à Tor pour contourner ces blocages.
Si elle est signée par Vladimir Poutine, la législation entrera en vigueur le 1er janvier 2018. Les autorités russes n’ont pas précisé quelles modalités techniques elles comptaient mettre en œuvre pour faire appliquer ces mesures. Si l’interdiction des VPN devient effective, la Russie sera le premier pays au monde à prendre ce genre de mesure, la Chine ayant de son côté une procédure d’enregistrement des fournisseurs tandis qu’en Turquie, la mesure, temporaire, n’a ciblé qu’une liste fermée de services de VPN.
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