Nouveau mouvement de concentration dans les semi-conducteurs. La firme européenne Dialog Semiconductor va procéder à l’acquisition hautement stratégique de l’Américain Atmel. Selon le communiqué, le montant de la transaction s’élèverait à quelques 4,6 milliards de dollars.
Le groupe acquéreur spécialisé dans les semi-conducteurs (basé à Londres mais coté à Francfort), va financer cette opération de croissance externe par de la trésorerie, de la dette et des ADS*. A la suite de la transaction, les actionnaires d’Atmel (coté au Nasdaq) auront 38% du nouvel ensemble environ, indique Dialog.
Des économies d’échelle liées aux synergies entre les deux entités devraient atteindre 150 millions de dollars par an d’ici 2017. Jalal Bagherli, CEO de Dialog, estime ainsi qu’il y a seulement 5% de chevauchement entre les gammes de produits des deux firmes.
Le IoT en ligne de mire
Avec l’acquisition d’Atmel, Dialog compte diversifier son offre de composants et se tourner vers l’Internet des objets avec des puces connectées utilisées dans des équipements industriels, l’automobile et l’alimentation des terminaux mobiles (Power Management).
Sa dépendance sera moindre vis-à-vis du marché des terminaux mobiles. D’ailleurs, le principal client de Dialog est un certain Apple pour ses gammes d’iPhone et d’iPad, selon Bloomberg. Dialog a démarré ses activités dans les années 80 comme le pendant européen d’International Microelectronic Products (un fabricant de puces de la Silicon Valley des années 80). Puis, la société a été financée par des groupes comme Daimler Benz AG et Ericsson AB avant de tomber finalement dans le portefeuille du fonds Apax Partners LLP. La firme, qui a effectué une introduction en Bourse en 1999 à Francfort, a retrouvé le chemin de la rentabilité en 2008 en surfant sur la vague des terminaux mobiles, souligne ITespresso.
Le parcours d’Atmel est différent. Basé à San Jose dans la Silicon Valley, Atmel fabrique des microcontrôleurs destinés à une multitude d’applications. Ses principaux clients son Arrow Electronics, Samsung Electronics et Avnet Inc. Ses technologies liées aux écrans tactiles et de chiffrement pour les échanges sécurisés sont également susceptibles d’intéresser Dialog.
On ne compte plus le nombre d’opération de consolidations sur le marché des semi-conducteurs. Reuters évoque un montant global de 80 milliards de dollars en fusions-acquisitions dans le secteur rien que sur l’année 2015. Il faut remonter à l’année 2000 pour voir une telle effervescence.
Récemment, la société taïwanaise MediaTek jetait son dévolu sur Richtek. Parmi les plus gros deals recensés, on notera l’acquisition d’Avago Technologies par Broadcom en mai (37 milliards de dollars). Entretemps, Avago avait avalé Emulex (600 millions de dollars).
En mars, c’est Freescale Semiconductor qui entrait dans l’escarcelle de NXP pour 17 milliards de dollars. En début d’année, MaxLinear procédait à l’acquisition d’Entropic Communications dans un deal à 287 millions de dollars tandis que Lattice Semiconductor ne se tourne vers Silicon Image (acquisition de 600 millions).
*ADS : Valeur mobilière permettant aux sociétés étrangères d’être cotées sur les marchés américains en dollar (source : Edubourse.com)
A lire aussi :
Le marché des semi-conducteurs restera tendu en 2015
Semi-conducteurs : Intel vise le 10 nm… Et après ?
Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…
Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…
Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…
Formats de paramètres, méthodes d'apprentissage, mutualisation GPU... Voici quelques-unes des recommandations de l'ANSSI sur l'IA…
À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.
iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.