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Sigfox, Lora, Ingenu, Sensu et Telensa, les dieux de l’IoT en 2021

En matière d’Internet des objets (Iot), si l’immense majorité des objets seront connectés depuis des réseaux locaux (Wifi, Bluetooth, Zigbee), un volume non négligeable d’entre eux est appelé à utiliser les réseaux cellulaires classiques des opérateurs mobiles ainsi que les réseaux alternatifs dits « non cellulaires ». Il s’agit des réseaux généralement très bas débits et à longue portée (LPWA) dédiés aux objets connectés et déployés par des acteurs comme Sigfox, ceux réunis autour de la Lora Alliance, Ingenu, Sensu ou Telensa principalement, et qui s’appuie sur des fréquences ouvertes (non soumises à licence).

Des acteurs très actifs puisque les réseaux LPWA « non cellulaires » sont appelés à regrouper la majorité du marché des objets connectés au cours des prochaines années. Le cabinet d’études ABI Research avance qu’ils surpasseront ainsi de 12% les réseaux cellulaires sur le marché de l’IoT en 2021 en nombre de connexions. Un marché qui, selon les analystes, se développera particulièrement autour des compteurs intelligents, de l’éclairage urbain, des parkings, de la surveillance de l’environnement et autres systèmes de suivi (tracking).

Pas avant 2018 pour le NB-IoT et LTE-M

« Les déploiements de compteurs intelligents par les services d’énergie et d’eau constitueront un levier important pour l’adoption initiale des technologies de réseaux LPWA cellulaires publics et non cellulaires, déclare Adarsh Krishnan, analyste principal chez ABI Research. Le succès de ces déploiements LPWA dans les compteurs intelligents des services publics d’énergie a déjà commencé à attirer les services d’eau. » Peut en témoigner M2ocity qui, en France, opère quelques 2 millions de compteurs d’eau pour Veolia (son actionnaire principale) dans 3 000 villes environ.

[Lire aussi notre dossier : La stratégie IoT des grands acteurs IT]

Géographiquement, l’Europe et l’Asie-Pacifique devraient favoriser les solutions LWPA non-cellulaires alors que les opérateurs tels Sigfox et ceux de la Lora Alliance (notamment Bouygues Telecom et Orange en France) ont été proactifs dans le déploiement de nouveaux réseaux IoT à l’échelle nationale. Ils profiteront également de l’avance prise sur les solutions des réseaux mobiles LTE. Ces deux principaux protocoles, le LTE-M et le NB-IoT, n’ont été normalisés qu’en 2016 par la 3GPP (l’association de standardisation des technologies mobiles). Le temps que les opérateurs mettent à niveau leurs réseaux, en 2017, l’adoption des offres pour connecter les objets sur les réseaux LTE (hors smartphones) en bas débit ne décolleront pas avant 2018, avance ABI Research. Elles devraient se concentrer sur l’Amérique du Nord.

Géolocalisation IoT

Au-delà de la capacité à « écouter » un objet des années durant en s’attachant à économiser l’énergie de sa batterie, les réseaux LWPA non-cellulaires sont amenés à évoluer avec des services de géolocalisation très précis pour bénéficier de la prochaine vague de croissance. « Les applications B2B et B2B2C de suivi des biens et de monitoring applicatif, telles que le suivi du bétail, du matériel industriel, des colis postaux, des bagages des aéroports, des conteneurs d’expédition et d’autres cas d’utilisation de tracking, stimuleront la croissance des connexions sur les réseaux publics LWPA », avance Adarsh Krishnan.

[Lire aussi notre dossier IoT et automobile : les constructeurs pied au plancher]

Globalement, deux solutions sont proposées pour la géolocalisation. Le classique module GPS couplé au réseau mais qui demande de dimensionner la batterie en fonction des usages et la gestion de son remplacement ou sa recharge selon la durée de vie recherchée de l’objet. L’autre solution s’appuie directement sur les antennes du réseau LWPA terrestre par un test de triangulation, et même de pentagulation (en s’appuyant sur 5 antennes pour une plus grande précision) pour localiser un objet.

En test chez Hub One

« Cela permet d’avoir un zonage sans appel GPS », assure Soline Olszanski, responsable stratégie et innovation chez Hub One. L’opérateur qui fournit notamment la connectivité pour les aéroports de Paris mène actuellement une série de tests de géolocalisation des containers à bagages à partir de son réseau Lora. Ce qui implique une densification des antennes. « Nous vérifions si le niveau de précision permettra de remplacer le GPS. » Auquel cas, cette capacité permettra en effet aux opérateurs d’ajouter une nouvelle corde à leur arc de l’IoT.


Lire également
Ludovic le Moan, Sigfox : « Nous visons les 100 millions d’objets pour 2018 »
Guillaume Houssay : « Qowisio est plus qu’un opérateur IoT »
A peine 2 milliards d’objets « cellulaires » connectés en 2022

Photo credit: Green Energy Futures via Visualhunt.com / CC BY-NC-SA

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