Selon certaines sources restées anonymes, Samsung Electronics et Apple tenteraient à nouveau un rapprochement, afin de régler le différend les opposant dans le secteur des terminaux mobiles… sans passer par la case justice. C’est ce qu’indique le Korea Times dans son édition d’hier.
Pour le moment, la bataille a toujours tourné en faveur d’Apple. Ainsi, Samsung était condamné en fin d’année dernière à verser 890 millions de dollars à Apple pour utilisation frauduleuse de certains de ses brevets (voir « Brevets : Samsung obtient un rabais sur l’amende due à Apple »).
Toutefois, le vent a commencé à tourner en faveur du Coréen lors du dernier jugement. Apple, qui se sentait pousser des ailes, demandait 2,19 milliards de dollars. Pour n’obtenir finalement que 119,6 millions (voir « Brevets : Samsung versera seulement 119,6 millions de dollars à Apple »), et être même condamné pour avoir enfreint certains des brevets de son concurrent.
De quoi donner des idées à Samsung, dont le portefeuille de brevets pourrait porter préjudice à Apple, en particulier s’il fouille dans ceux relatifs au hardware (processeurs, modems, etc.).
Une analyse que partage Florian Mueller, expert allemand en propriété intellectuelle, interrogé par le Korea Times : « Les choses devraient prendre fin au cours de l’été. […] L’accord avec Google montre que la firme est à la recherche d’une stratégie de sortie pour stopper les ambitions thermonucléaires de Steve Jobs qui étaient fondées sur une évaluation totalement irréaliste de la solidité du portefeuille de brevets d’Apple. »
Même si les juges restent plutôt cléments avec Apple (qui n’a payé que 158 400 dollars à Samsung pour un brevet utilisé sans autorisation), le Coréen a encore beaucoup de cartes à jouer.
Autre problème pour Apple, l’accord signé récemment avec Google (voir « Brevets : Apple et Google enterrent la hache de guerre »). Certes, il s’agit ici d’un cessez-le-feu et non de la mise en place d’un accord de licence entre les deux sociétés. Apple est donc techniquement libre de poursuivre ses attaques contre Samsung (malgré le fait que ce dernier ait signé un accord avec Google à ce propos).
Toutefois, Samsung pourrait en appeler à une atteinte à la libre concurrence. Le Coréen a déjà mis en lumière le fait que ce qui lui est reproché est lié à Android, composant proposé par Google, et non à la surcouche qu’il y ajoute. Dans ce contexte, attaquer Samsung sans attaquer Google reviendrait à dire que ce dernier – un compatriote d’Apple – est à l’abri des poursuites, alors même qu’il est responsable des faits reprochés à l’un de ses clients.
Il n’est pas certain qu’un juge trouve cette situation particulièrement saine et juste. Ni même Samsung d’ailleurs, qui pourrait refuser de signer un accord de licence pour les brevets d’Apple, chose que la firme de Cupertino tente aujourd’hui – une nouvelle fois – de négocier.
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