Dans un communiqué publié vendredi soir, Steria explique « ne pas avoir entretenu de discussions avec Atos au sujet d’un éventuel rapprochement » et avoir « clairement indiqué ne pas souhaiter entrer en discussions » avec la SSII dirigée par Thierry Breton. D’après le communiqué de la SSII, malgré cette fin de non-recevoir transmise à l’ex-ministre lui-même, Atos s’est obstiné à formuler une offre de rachat de Steria, matérialisée par une lettre en date du 4 avril, valorisant ce dernier autour de 22 euros par action. Objectif de ce que la SSII de François Enaud (en photo) qualifie de démarche non sollicitée : « Perturber les négociations exclusives en cours avec Sopra Group. »
Rappelons que de son côté, Atos avait défendu une vision toute différente un peu plus tôt vendredi dernier, affirmant « avoir entretenu depuis plusieurs mois des discussions amicales avec Steria, y compris avec le Président du Conseil de Surveillance et le Gérant Exécutif de la société », ajoutant que ces discussions avaient montré la pertinence d’un rapprochement entre les deux firmes. La SSII de préciser que son offre serait valable jusqu’au 27 mai 2014, date de l’assemblée générale extraordinaire de Sopra.
Même si l’offre d’Atos (autour de 22 euros l’action) est supérieure à celle de Sopra, le refus de la direction de Steria de l’examiner signe probablement la fin de l’offensive de la seconde SSII hexagonale sur son concurrent. La structure juridique de Steria, une société en commandite par actions, rendant quasi-impossible toute OPA inamicale. D’autant que, comme nous l’expliquions vendredi, entre Sopra et Steria, les manœuvres de rapprochement ont déjà débuté et offrent des perspectives intéressantes aux actuels dirigeants de la seconde. Même si, dans les faits, ce sont bien les actionnaires de Sopra qui contrôleront le nouvel ensemble.
Ensemble, les deux SSII doivent se hisser dans le Top 10 européens des services IT, en s’intercalant entre Fujitsu (9ème) et CSC (actuel 10ème). En France, le nouvel ensemble resterait au pied du podium, où Capgemini devance IBM et Atos. Sur la base de chiffres Gartner, les deux sociétés estiment qu’elles disposeraient d’une part de marché de 5,5 % dans l’Hexagone, contre 5,7 % pour Atos. Les deux groupes se fixent comme objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros et une marge opérationnelle voisine de 10 %. Sans toutefois se fixer d’échéance. Rappelons que Sopra affichait en 2013 une marge de 8,1 %, contre 6,3 % pour Steria.
De leur côté, les dirigeants d’Atos ont déjà pris leur distance avec ce dossier, estimant que la fusion de leurs deux rivaux aura peu d’impact sur le marché. « On ne pense pas que cela va changer fondamentalement la donne compétitive sur les marchés sur lesquels on opère. En termes de positionnement sur les affaires c’est tout à fait neutre », a expliqué Gilles Grapinet, le directeur général adjoint d’Atos, en marge de l’annonce des résultats de la SSII. Il n’en reste pas que le groupe de Thierry Breton cherche manifestement à grossir, la société étant ainsi candidate à la reprise d’une partie de Lufthansa Systems, la SSII interne de la compagnie aérienne.
Lire aussi :
Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…
Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…
Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…
Formats de paramètres, méthodes d'apprentissage, mutualisation GPU... Voici quelques-unes des recommandations de l'ANSSI sur l'IA…
À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.
iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.