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Syntec Numérique réaffirme le caratère industriel de la filière dans son livre ‘noir et blanc’ du logiciel

Sous l’impulsion de Bruno Vanryb, cofondateur d’Avanquest Software et président du collège éditeurs de Syntec Numérique, la chambre professionnelle des métiers du secteur a présenté mercredi dans les locaux parisiens de la banque privée Neuflize OBC son livre noir et blanc du logiciel.

Réalisé avec l’aide des 550 éditeurs de logiciels membres de la chambre (sur un total de 1100 adhérents), le livre recense les freins au développement de la filière et de ses métiers, d’une part, et présente cinq propositions visant à lever ses freins et à favoriser sa croissance, d’autre part.

Le secteur souffre du manque d’entreprises de taille intermédiaire (ETI)

« Le logiciel est une industrie », a martelé Bruno Vanryb devant un public essentiellement composé de professionnels du secteur, d’investisseurs et de journalistes. Le président du collège éditeurs de Syntec Numérique a par ailleurs souligné que la R&D – dont l’écriture du code – ne constitue pas l’essentiel du métier d’éditeur.

Celui-ci doit également investir dans l’installation du produit sur le marché. Cette période qui se situe entre la création et la commercialisation du produit, prend « de douze à dix-huit mois » et n’est pas dénuée de risques. Par ailleurs, la protection de la propriété intellectuelle est une problématique sensible pour les éditeurs, comme pour les utilisateurs. D’après M. Vanryb, le CA du secteur est amputé de moitié du fait du piratage.

« Notre industrie est mal comprise et trop atomisée. Elle ne manque pas de créateurs, mais d’entreprises capables de devenir les futurs champions internationaux aux côtés de Dassault Systèmes et Ubisoft, par exemple. Ainsi, nous recensons 3200 entreprises françaises créatrices de logiciels, mais le secteur manque de sociétés de taille moyenne, autrement dit celles qui génèrent plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel », a-t-il insisté.

Dans le détail, 63 % des entreprises du secteur réalisent un CA inférieur ou égal à 10 millions d’euros, 30 % d’entre elles jusqu’à 50 millions d’euros, 4 % jusqu’à 100 millions d’euros et, enfin, 3 % plus de 100 millions d’euros.

Cinq propositions pour « faire gagner l’industrie française du logiciel »

Pour faire sauter « les verrous qui empêchent les entreprises du secteur de se structurer » et « faire gagner l’industrie française du logiciel, moteur de l’économie numérique », Syntec Numérique fait cinq propositions. Celles-ci s’inscrivent dans la droite ligne des dix propositions publiées par la chambre professionnelle des métiers du numérique à l’attention des candidats à la présidentielle 2012. Ci-dessous les cinq propositions spécifiques à l’industrie du logiciel :

Proposition n°1 : Instaurer un statut propre à la société créatrice de logiciels. « Si on a une entreprise innovante de 500 salariés, une ETI, elle doit pouvoir bénéficier d’un soutien, comme c’est le cas des JEI (jeunes entreprises innovantes) », a observé M. Vanryb.

Proposition n°2 : Lancer une formation packagée « entreprendre dans le logiciel », afin de compléter un parcours technique (développement, programmation, ingénierie, etc.) des fondamentaux du business et du marketing. Ce package de 20 heures de cours dispensés par des entrepreneurs, financés par des investisseurs privés, serait mis à disposition des universités et des écoles qui le souhaitent.

Proposition n°3 : Ouvrir un guichet unique « croissance et innovation ». « Des aides il y en a beaucoup, la difficulté c’est d’y accéder », a souligné Bruno Vanryb. « Nous devons sortir du maquis des dispositifs d’aides publiques. Nous voulons alerter nos politiques : il ne faut pas fusionner les organismes, bien au contraire nous prônons l’ouverture d’un guichet unique. Un guichet unique c’est quoi ? Un site web et des équipes hyper-spécialisées. »

Proposition n°4 : Créer une filière de formation aux métiers du logiciel. « Nous devons faire face à un déficit de compétences. Cette filière, qui serait mise en place en partenariat avec l’Éducation nationale, permettrait en partie d’y remédier (…) Je ne vous cache pas que c’est un de nos projets les plus difficiles à mettre en œuvre », a poursuivi M. Vanryb. « Il y a la génération née avec internet, avec la mondialisation. Elle doit avoir de réelles opportunités. »

Proposition n°5 : Favoriser l’essor d’écosystèmes du logiciel. « Il existe les pôles de compétitivité. C’est bien, mais ça n’est pas suffisant. Un regroupement (cluster) d’entreprises, incubateurs, fondations, universités, écoles, fonctionne si le business est là. Il n’y a pas que les avantages fiscaux qui font venir les gens ! En France, il existe trois ou quatre lieux (Saclay…) qui se prêtent à de tels développements », a-t-il ajouté.

L’industrie française du logiciel est en croissance, elle a progressé de 10 % entre 2008 et 2010, et les trois cents premiers acteurs du secteur ont généré un chiffre d’affaires total de 7,7 milliards d’euros en 2010.
(Source : Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels en France – Syntec Numérique et Ernst & Young, septembre 2011).

Suite en page 2 : l’avis des candidats, l’avis des entrepreneurs

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