Se dirige-t-on vers une remise en cause des règles d’itinérance nationale accordées à Free ? Rappelons que, pour lancer son offre mobile début 2012, la filiale d’Iliad s’est appuyée sur le réseau national d’Orange pour assurer les accès 2G (induits dans les obligations réglementaires propres à la licence) et 3G (à travers un accord privé signé entre les deux acteurs) à ses futurs utilisateurs. Des accords de roaming qui courent jusqu’en 2018 et 2016 respectivement.
Au-delà, Free devra opérer sur son seul réseau. Lequel est encore loin de couvrir l’ensemble de la population (on parle de 60% en 3G). La fin de l’itinérance l’obligerait alors à accélérer les investissements pour être en mesure de proposer un service équivalent à ceux de ses concurrents (98% au 1er janvier 2012 pour SFR et Orange et 93% chez Bouygues Telecom). Investissements qui pourraient obliger l’opérateur habitué aux coups d’éclat à revoir ses offres tarifaires pour maintenir ses marges. (Notons néanmoins que Free a obligation de couvrir en propre 75% de la population en 3G début 2015 et 90% en 2018, pour la 4G, le seuil est fixé à 60 % en 2019.)
Néanmoins, les accords d’itinérance que détient Free avec Orange peuvent être prolongés, avec Orange, voire un autre opérateur candidat. C’est notamment ce que craint Arnaud Montebourg, rapportent Les Echos. Malgré les différents qui opposent Xavier Niel et Stéphane Richard, cet accord représente en effet une manne financière non négligeable pour Orange.
Selon des analystes cités par le quotidien économique, Iliad aurait versé entre 500 (en 2012) et 730 (en 2013) millions d’euros pour profiter du réseau de son hôte. Une manne qui devrait se maintenir en 2014 avant de commencer à décliner les années suivantes. Et qui constitue une source de revenus non négligeable pour l’opérateur historiqu,e qui voit son chiffre d’affaires reculer de trimestre en trimestre en France particulièrement (lire Résultats: Orange freine (un peu) sa chute au troisième trimestre 2013).
Si le gouvernement n’a pas autorité sur l’accord d’itinérance (que seuls les intéressés peuvent révoquer), les services de l’Etat disposent de moyens de pression à travers l’attribution future de la bande des fréquences 700 MHz et l’utilisation de bout de bande 1800 MHz pour la 2G. Toujours selon le quotidien économique, le ministre du Redressement productif devrait se prononcer prochainement sur le sujet.
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