Interrogé lors de la conférence Technologie, Média et Télécoms de Morgan Stanley, le Pdg de SAP, l’Américain Bill McDermott, a assuré que le premier éditeur européen ne procéderait plus à des rachats importants au cours des prochaines années. Une volte-face inattendue. Pour s’imposer dans le Saas, SAP n’a jusqu’à présent pas hésité à aligner les milliards afin d’affirmer ses positions : rachat de SuccessFactors fin 2011 (gestion des RH pour 3,4 Md$), d’Ariba en 2012 (gestion des achats, 4,3 Md$), de FieldGlass début 2014 (gestion des salariés occasionnels, plus d’un milliard de dollars selon la presse) et, tout récemment, de Concur (gestion des frais de déplacement, 8,3 Md$). Au total, le premier éditeur européen a mis environ 17 Md$ (13,5 Md€) sur la table pour affirmer ses positions dans le Cloud. Soit plus de trois trimestres de chiffre d’affaires.
Surtout, SAP a été critiqué pour le rachat de Concur, effectué à des ratios jugés trop élevés par les analystes. Une acquisition qui doit être bouclée dans les trois prochaines semaines, a dit McDermott. En 2017, année où SAP anticipe un chiffre d’affaires supérieur à 22 milliards d’euros (contre 16,8 en 2013), 3 à 3,5 milliards doivent provenir des offres Cloud, selon les prévisions de l’éditeur. Au quatrième trimestre 2013, avec les renforts de SuccessFactors et Ariba, cette activité a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires en rythme annuel.
Reste que cette politique de rachats massifs a complexifié la lecture du catalogue d’offres Saas de l’éditeur, qui comporte également un certain nombre de solutions 100 % maison. Une récente étude de l’USF (le club des utilisateurs francophone) auprès de ses membres montre que les entreprises ayant déployé SAP peinent à décrypter la stratégie Cloud de leur fournisseur. 17 % seulement des entreprises sondées dans cette étude utilisent ou prévoient d’utiliser les solutions de SAP dans le Cloud. Alors qu’elles sont 45 % à employer ou à planifier l’usage de solutions Cloud ne provenant pas de l’éditeur allemand. Une déception surtout compte tenu des sommes que SAP a déboursées pour racheter des acteurs du Saas. « SAP a des efforts à accomplir sur sa stratégie Cloud pour que cette dernière soit mieux comprise des entreprises utilisatrices. L’enjeu pour l’éditeur est de garder ses clients quand ceux-ci migrent dans le Cloud », expliquait en octobre dernier Claude Molly-Mitton, le président de l’USF.
Lors de la conférence organisée par Morgan Stanley, Bill McDermott a précisé qu’il dévoilerait en janvier un nouveau plan de croissance pour l’ensemble des activités de SAP, plan qui couvrira la période 2015-2020.
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