Afin de relancer une croissance qui tend à se tasser, les grands éditeurs n’hésitent plus depuis quelques années à dégainer l’arme de l’audit. Objectif : mettre en évidence chez leurs clients d’éventuels décalages entre les droits de licences acquis et les logiciels réellement déployés, pour réclamer de plantureux redressements. Selon une récente étude du cabinet britannique 1E, les entreprises de plus de 500 personnes subissent aujourd’hui en moyenne 4 audits par an, contre 3 en 2012.
Basée sur les réponses de 300 décideurs IT en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ainsi que sur l’analyse de 1,8 million de PC dans 74 entreprises, l’étude du cabinet met aussi en évidence un autre phénomène : le shelfware, autrement dit les logiciels achetés par les entreprises, mais qui restent inutilisés. Autrement dit, là encore un décalage entre les droits de licences acquis et les besoins réels, mais cette fois au bénéfice des entreprises ! Selon 1E, pas moins de 28 % des logiciels déployés sur le gigantesque parc qu’a analysé le cabinet d’études ne sont pas employés (aucune utilisation au cours des 90 derniers jours) et 6 % supplémentaires le sont rarement (pas d’usage au cours des 30 derniers jours). De façon amusante, cette proportion est proche de celle du taux de logiciels piratés dans un pays comme la France (36 % selon la dernière étude du BSA, un lobby de l’édition logicielle).
Pour le cabinet d’études 1E, ces applications inutiles coûtent en moyenne 266 dollars par PC en Grande-Bretagne et 224 dollars aux Etats-Unis. Sans surprise, ce gaspi provient avant tout de logiciels largement déployés sur les postes de travail, mais ne présentant pas un intérêt immédiat pour une grande majorité d’utilisateurs : SAP Crystal Reports (inutilisé par plus d’un utilisateur sur 2 !), des applications Microsoft (Visual Studio, Project ou encore Visio) ou encore Autocad.
Notons enfin que seules 39 % des entreprises suivent les usages des logiciels dans le Cloud. Et ces dernières sont en grande majorité américaines. En Grande-Bretagne, ce taux tombe à… 8 % !
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