La Russie a voté cet été une loi imposant aux services web d’héberger, sur son sol, les données personnelles de citoyens russes. Depuis, Moscou aurait demandé aux poids lourds américains du numérique actifs dans le pays de s’adapter, a rapporté le quotidien russe Izvestia vendredi.
Google, Facebook et Twitter, qui n’ont pas de datacenters en Russie, sont appelés par le régulateur télécom russe, Roskomnadzor, à s’enregistrer rapidement comme intermédiaire de l’information. Tout comme les acteurs locaux (Yandex, VKontakte…), les plateformes américaines devraient opter pour la localisation de données (pour une durée de stockage d’au moins 6 mois). Mais aussi respecter les restrictions à la liberté d’expression qui s’appliquent aux médias locaux et, depuis peu, aux blogueurs russes dont les contenus attirent plus de 3 000 visiteurs par jour.
Les organisations qui ne respecteraient pas les règles imposées par la Russie, risquent des sanctions, voire le blocage de leur activité dans le pays. Google a près de 30 millions d’utilisateurs en Russie, Facebook 20 millions et Twitter près de 5 millions. Qui a le plus à perdre ? La Russie de Vladimir Poutine ou les multinationales soupçonnées de collusion avec les services de renseignement américains, NSA en tête ?
« Nos partenaires aux États-Unis et en Europe ont montré une grande dose d’imprévisibilité ces derniers temps. Nous devons donc être prêts à toutes les éventualités », a récemment déclaré Dmitry Peskov, porte-parole du Kremlin, à l’agence de presse Interfax. « Nous savons qui est le principal administrateur de l’Internet mondial, a-t-il ajouté, en référence aux États-Unis. « Du fait de son imprévisibilité, nous devons réfléchir à la manière d’assurer notre propre sécurité nationale. »
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