Après le plan Big Data français, le partenariat public-privé (PPP) européen sur les mégadonnées… Au titre du programme Horizon 2020, l’Union européenne annonce investir plus de 500 millions d’euros sur cinq ans (2016-2020) dans le traitement de données massives. Les partenaires privés de l’initiative investiront au moins quatre fois plus, soit 2 milliards d’euros.
L’accord a été signé lundi 13 octobre par Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne arrivée en fin de mandat, et Jan Sundelin, président de la Big Data Value Association (BDVA). Cette organisation basée à Bruxelles agit au nom d’industriels, dont Atos, Nokia Solutions and Networks, Orange, SAP et Siemens, et d’organismes de recherche, du Fraunhofer au Centre de recherche allemand sur l’intelligence artificielle (DFKI).
« L’Europe est à la traîne. Pratiquement toutes les grandes entreprises du Big Data sont aux États-Unis, aucune n’est originaire d’Europe », a déclaré Neelie Kroes lors d’une conférence de presse. Avant d’ajouter : « Cela doit changer et c’est pourquoi nous mettons de l’argent public sur la table ».
L’objectif de ce partenariat public-privé est double. Ses promoteurs veulent centrer les efforts sur la recherche appliquée pour fournir au marché des services innovants (analyse prédictive, médecine personnalisée, logistique agroalimentaire…). Il s’agit, par ailleurs, de soutenir des « espaces d’innovation » et d’expérimentation de données, qui seront aussi des incubateurs d’entreprises.
L’accord vient compléter huit autres PPP du programme Horizon 2020, dont ceux sur la robotique, le calcul haute performance et les réseaux 5G avancés pour l’Internet du futur. Le partenariat public-privé sur le Big Data devrait être lancé le 1er janvier 2015. C’est la nouvelle Commission pilotée par Jean-Claude Junker qui sera chargée de sa mise en œuvre. Elle s’intéressera également au cadre juridique nécessaire pour garantir sécurité et confidentialité de données.
Le monde génère « 1,7 million de milliards d’octets de données chaque minute » (informations climatiques, images satellite, photos et vidéos, enregistrements de transactions, signaux GPS, etc.), d’après la Commission. Par conséquent, le secteur croît de 40% par an, soit à un rythme 7 fois plus rapide que celui du marché de l’information et des communications dans son ensemble. « Les entreprises qui bâtissent leurs processus décisionnels sur des connaissances produites à partir de données voient leur productivité croître de 5 à 6 % », assure Bruxelles.
Dans ce contexte, la Commission européenne estime que la « maîtrise » des mégadonnées pourrait permettre aux fournisseurs européens de conquérir jusqu’à 30% du marché mondial de la data et créer 100 000 nouveaux emplois liés en Europe d’ici à 2020. L’exécutif européen espère également une diminution de 10% de la consommation d’énergie.
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