Pour gérer vos consentements :

Franck Greverie (Bull) : « Le sphone est un deuxième téléphone pour les communications sensibles »

« Il y a trois types de téléphones mobiles : les téléphones purement logiciels, les téléphones destinés aux professionnels et les téléphones secret défense. Nous visons la deuxième catégorie, le téléphone pour les pro. » C’est en ces termes que Franck Greverie, directeur de la Business Line Security Solutions chez Bull, explique à Silicon.fr la stratégie visée derrière le sphone, un téléphone ultra sécurisé dont Bull a annoncé l’existence le mercredi 3 octobre.

La façade du Bull sphone : clavier physique, écran non tactile… Un téléphone mobile dédié aux conversations vocales et SMS sécurisés.

Le sphone est un téléphone de base, non tactile, qui assure la sécurisation des informations par chiffrement des conversations, des SMS et des données (répertoire, journal d’appels, mémoire de masse). Soit de bout en bout entre deux terminaux, soit en passant par une gateway installée dans l’infrastructure de communication de l’entreprise pour communiquer avec un autre terminal.

La passerelle se charge de fournir une clé de sécurité pour la session de communication, mais les flux restent en clair. Au besoin, « nous avons d’autres outils pour assurer les flux VPN », précise le responsable.

Conçu de A à Z chez Bull

Conçu intégralement par Bull, avec l’entité Time Reversal Communications (une start-up acquise en octobre 2011 intégrée à la business line Sécurité de Bull et aujourd’hui dédiée à la sécurité des téléphones mobiles ), le sphone embarque le moteur de sécurité EAL4+, en cours de certification selon les Critères Communs, qui « met en œuvre des algorithmes de chiffrement et de signature de haut niveau de sécurité ainsi qu’une authentification forte », souligne le communiqué. Le terminal dispose également d’un OS maison embarqué sur lequel il est impossible d’installer des applications.

Franck Greverie poursuit : « Notre positionnement est de nous adresser aux décideurs, avocats, banquiers, cadres de l’administration, etc., qui ne veulent pas que leurs données se retrouvent chez le concurrent quand ils assurent une négociation par téléphone. » En clair, le sphone s’inscrit comme un deuxième téléphone dédié à ce genre d’opérations sensibles.

2000 euros

Un deuxième téléphone qui trouve son marché. « Il y a de plus en plus de demandes de gens qui ne veulent pas avoir un jouet dans la poche, ceux qui ne veulent prendre aucun risque », indique le dirigeant. Ce n’est cependant pas un marché de volume. « On en vendra quelques milliers par an. »

Le terminal est proposé autour de 2000 euros l’unité. Un « investissement extrêmement rentable [pour ce type de besoins] » qui dépendra des services qui accompagneront l’offre. Franck Greverie ne souhaite pas détailler les services en question, liés au support, pas plus qu’il ne fournira de détail sur les lieux de fabrication, les fournisseurs ou prestataires.

Dans les faits, le sphone a été lancé en toute discrétion en début d’année sur les marchés français et européens, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. « Nous attendions d’en avoir un certain volume distribué avant de communiquer », justifie le dirigeant. Le constructeur ne communique cependant pas sur les ventes réalisées préférant s’en tenir à l’estimation de « quelques milliers par an ». Le sphone est distribué directement par Bull « mais nous avons énormément de demandes via les intégrateurs ».

Un concurrent du Téorem de Thales ?

Le sphone ne viendra-t-il pas concurrencer le Téorem, un terminal également ultra-sécurisé conçu en 2010 par Thalès. « Il faut leur poser la question, je n’ai pas d’avis sur le sujet », répond Franck Greverie. Il est vrai que, exclusivement réservé à l’administration française, le Téorem serait plus à classer dans la catégorie secret défense. Un futur marché pour Bull ?

Crédit photos : © Bull

Recent Posts

De la marque blanche à l’« exemption souveraine », Broadcom fait des concessions aux fournisseurs cloud

À la grogne des partenaires VMware, Broadcom répond par diverses concessions.

16 minutes ago

iPadOS finalement soumis au DMA

iPadOS a une position suffisamment influente pour être soumis au DMA, estime la Commission européenne.

2 heures ago

ChatGPT : le Financial Times signe avec OpenAI

FT Group, éditeur du Financal Times, a signé un accord avec OpenAI afin d'utiliser ses…

2 jours ago

Les hyperscalers renforcent leurs recherches et datacenters pour l’IA

Au premier trimestre, Microsoft, Meta/Facebook et Alphabet/Google ont déjà investi plus de 32 milliards $…

2 jours ago

Cybersécurité : Darktrace dans l’escarcelle de Thoma Bravo

La société britannique de cybersécurité Darktrace a accepté une offre de rachat de 5,32 milliards…

3 jours ago

Étude Trends of IT 2024 : comment les managers IT développent leurs projets

Silicon et KPMG lancent la deuxième édition de l'étude Trends of IT. Cette édition 2024…

3 jours ago