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Google perce temporairement le grand firewall Chinois

A l’image de la Grande Muraille au temps de la dynastie Ming (1368-1644), le Great Firewall de la Chine du 21e siècle est réputé infranchissable. Et pourtant, pendant près de deux heures, 105 minutes précisément, les internautes chinois ont pu s’affranchir de ce firewall national pour consulter plusieurs services de Google, dont Search, Gmail ou encore Youtube.

L’action s’est déroulée dans la nuit de dimanche à lundi dernier, entre 23h30 et 1h15, rapporte le South China Morning Post. Un exploit alors que l’entreprise américaine, parmi d’autres dont Facebook, est bannie du pays depuis 2010 pour avoir refusé de se conformer à la censure locale et en protestation des attaques de son infrastructure et comptes Gmail de ressortissants. Google reste néanmoins présent à Hong Kong, territoire qui conserve le système le statut hérité de la colonisation britannique, ainsi qu’à Taïwan. De plus, la filiale d’Alphabet a conservé un bureau à Shanghai où officie essentiellement une équipe d’ingénieurs. En novembre dernier, dans le cadre d’une conférence organisée par TechCrunch à Pékin, le président exécutif Eric Schmidt laissait entendre qu’Alphabet reviendrait prochainement en Chine.

Nouvelles adresses IP

C’est ce retour qu’ont dû interpréter nombre d’internautes du pays qui ont rapidement relayé la nouvelle de l’accès « autorisé » aux services de Google (notamment Google.com, Google.com.hk, Google.com.vn, Google.com.sg) sur les réseaux sociaux locaux Weibo et WeChat principalement en laissant l’espoir grandir d’une certaine avancée vers la liberté d’opinion du gouvernement chinois. Un espoir douché en moins de deux heures puisque l’accès aux services a donc rapidement été coupé.

Google a-t-il néanmoins réussi à contourner le pare-feu national qui filtre les communications aux frontières de la Chine continentale ? Involontairement, oui. Simplement en activant de nouveaux serveurs dotés de nouvelles adresses IP dans son datacenter régional à destination des utilisateurs du Vietnam, d’Inde, du Japon, de Singapour ou encore du Pakistan. Adresses IP qui n’étaient visiblement pas référencées sur la liste noire du Great Firewall, autorisant ainsi les requêtes vers ces nouveaux serveurs.

A défaut de révéler la volonté d’expansion de Google dans la région, cette anecdote a le mérite de montrer la réactivité des autorités chinoises qui, apparemment, préfèrent mettre à jour manuellement les règles de routage nationales plutôt que de s’appuyer sur un système automatisé. Visiblement, cela reste encore suffisamment efficace.


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crédit photo © Tracy ben – shutterstock

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