Malgré un chiffre d’affaires toujours en baisse au troisième trimestre, Stéphane Richard se félicite des résultats d’Orange. Dans une interview aux , le patron de l’opérateur indique qu’il compte désormais 350 000 clients 4G à fin septembre. Et vise le million pour la fin de l’année.
Il se réjouit d’un taux de résiliation le plus bas « depuis des années ». Certes, Orange continue de perdre des clients au profit de Free « mais dans des proportions quatre fois moindres qu’il y a un an ». Au final, l’opérateur se considère comme celui « qui a le mieux résisté à l’arrivée de Free ».
Concernant la stratégie à venir, Stéphane Richard ne voit pas d’intérêt à mutualiser son réseau mobile avec celui de Free pour faire face à l’accord en ce sens de SFR et Bouygues Telecom. Pour des questions de retour sur investissement trop longs, principalement. Le dirigeant préfère s’en tenir à l’accord d’itinérance signé avec le nouvel entrant et qui court jusqu’en 2016.
En termes financiers, l’entreprise a déjà dépassé l’objectif de réduire ses coûts de 600 millions. Les économies approcheront les 900 millions en fin d’année. Des réductions appliquées sur les coûts de structures et les charges de personnel (avec 4 300 départs du groupe en neuf mois, essentiellement en France et en Pologne).
Pour le Pdg, la politique consumériste de la Commission européenne pourrait accentuer les difficultés des opérateurs. « Nous avons besoin de nous concentrer sur l’innovation et sur l’investissement plutôt que de continuer à garantir les prix les plus bas du monde développé », répète Stéphane Richard.
Le dirigeant préfèrerait voir une « Europe connectée » avec un régulateur sectoriel et une autorité de la concurrence uniques et un spectre radio géré en commun. Ce qui ouvrirait la voie à la consolidation des opérateurs et fortifierait le secteur. « Cela me désole de voir les difficultés de nos équipementiers de réseaux, de constater que les six fabricants de mobiles européens ont disparu, et surtout qu’il n’y a toujours pas de Google européen »
Sur la question du patriotisme économique de Bercy, Stéphane Richard se dit fier de « jouer la carte Alcatel-Lucent » qui équipe la moitié du parc des antennes 4G d’Orange en France. Et le dirigeant de défendre son action en indiquant avoir signé deux contrats avec l’équipementier français avant l’été (dans le renouvellement du HLR (base de données abonnés) et des small cell). Des contrats qui auraient permis de sauver ou créer 200 emplois.
Le dirigeant précise que, à travers les équipements de ses réseaux d’Afrique et Moyen-Orient, Orange est le deuxième client d’Alcatel-Lucent dans le monde. « L’ensemble du corps social d’Orange souhaite que notre fournisseur s’en sorte, et que nous gardions ainsi une industrie européenne solide », conclut-il.
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