« Combien l’AIA coûtera-t-il à l’Europe ? » Une étude signée du Center for Data Innovation. Derrière cette organisation à but non lucratif de droit américain, il y a un géant du lobbying tech : l’ITIF (Information Technology and Innovation Foundation). La liste de ses soutiens financiers comprend tous les GAFAM… et bien plus.
L’AIA, c’est l’Artificial Intelligence Act. C’est-à-dire la proposition de « règlement IA » que la Commission européenne a publiée au mois d’avril. Il ne s’agit que d’une première ébauche, mais les grands axes sont tracés. Parmi eux, une nomenclature à quatre échelons pour caractériser le niveau de risque des systèmes d’intelligence artificielle : inacceptable, élevé, limité ou minime.
Que dénoncent les « Big Tech » ? Essentiellement les obligations a priori qui pèseraient sur les développeurs et les exploitants de systèmes à risque « élevé ». Et le coût financier des mesures à prendre en conséquence.
On aura constaté les multiples croisements et projections sur lesquels repose l’étude. Pour lui donner du crédit, le Center for Data Innovation explique, à plusieurs reprises, qu’elle se fonde – entre autres – sur l’analyse d’impact de la Commission européenne. Il laisse par ailleurs entendre que les chiffres indiqués pourraient être plus défavorables, certains aspects n’étant pas pris en compte. Par exemple, les effets dissuasifs sur l’investissement dans les start-up, la « fuite des cerveaux » et le ralentissement de la numérisation de l’économie.
Dans les grandes lignes, le raisonnement peut se découper ainsi (chaque liste à puces correspondant à une grande idée) :
D’où sortent ces 34 milliards ? Ils découlent vraisemblablement d’une estimation faite dans l’analyse d’impact : les travaux de mise en conformité occasionneraient une augmentation moyenne de 17 % des investissements IA.
Sur le volet macroéconomique, l’argumentation contre l’AIA peut se synthétiser ainsi :
Ces éléments mis bout à bout, on arrive à un chiffre que le Center for Data Innovation place au premier rang de son étude : un coût de 31 milliards d’euros pour l’économie européenne d’ici à 2025. Cela correspond au déficit d’investissement potentiel.
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