Le dépôt des candidatures pour l’obtention du reliquat des fréquences 3G s’est clot hier, mardi 11 mai. Contre toute attente, si SFR, Orange et le tout nouvel opérateur mobile en cours de développement Free ont déposé leurs offres, Bouygues Telecom a brillé par son absence à ce concours de distribution.
Les trois participants se bagarrent pour deux lots de fréquences de 5 MHz destinés à améliorer la qualité des réseaux mobiles haut débit. Inutile de préciser qu’il n’y en aura pas pour tout le monde, donc, mais la compétition sera moins intense que prévue si Bouygues Telecom s’était joint à la fête. Au risque de rater le virage du haut débit mobile et des services Internet qui s’y développeront.
L’opérateur a affirmé ne pas avoir besoin de fréquences supplémentaires. Il est vrai qu’avec ses 10,4 millions d’abonnés ( deux fois moins que SFR ), le partenaire privilégié de ZTE est loin d’avoir saturé son réseau. De plus, l’attribution des nouvelles fréquences est conditionnée au soutien des opérateurs virtuels (MVNO). Ce que Bouygues n’a pas forcément les moyens de supporter.
Car les nouvelles licences vont coûter cher. A l’offre de l’enchère à l’aveugle, les opérateurs qui seront désignés par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) fin mai devront investir autant dans l’infrastructure pour accueillir le MVNO. « Un opérateur qui propose 200 millions d’euros pour un lot verra son enchère multipliée par deux s’il ouvre totalement son réseau aux MVNO », écrivent Les Echos (12/05/10).
Dans ses conditions, si Orange et SFR ont les moyens de leurs ambitions, il restera à vérifier que Iliad, tiraillé entre ses investissements sur la fibre optique et le paiement de la 4e licence mobile, pourra se le permettre. Pourtant, Free Mobile aura bien besoin de fréquences (il ne possède que 5 GHz du spectre hertzien contre 15 pour ses concurrents) pour se développer rapidement sur le marché de la téléphonie mobile. Bref, le troublion du Net pourrait, encore une fois, surprendre le marché. Le suspens est insoutenable.
(Article mis à jour le 14/05/2010.)
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