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FTTH : France Télécom peut-il remettre en cause le modèle multi-fibres?

Didier Lombard avait prévenu. Si le plan de déploiement multifibres dans les zones denses préconisé par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) est adopté, France Télécom gèlerait ses investissements dans le réseau FTTH (la fibre optique à domicile). Il semblerait que ses menaces soient mises à exécution. France Télécom a cessé ses investissement dans la fibre optique depuis l’annonce de l’Autorité au début de l’été.

A l’occasion de la présentation des derniers résultats trimestriel de l’opérateur, le directeur financier Gervais Pellissier a réaffirmé l’opposition du groupe au plan préconisé par l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). L’objet du litige? Le coût induit par la mesure.

Un surcoût de 5 ou 40 %

Selon l’Arcep, le surcoût engendré à l’opérateur câblant l’immeuble par l’obligation de transporter les fibres de ses concurrents dans les étages s’élèverait à 5 % du coût initial. De son côté, France Télécom évalue ce taux à 40 %. D’où l’insistance du groupe à favoriser l’architecture monofibre au risque de recréer une situation de monopole de l’opérateur dominant sur les réseaux fibres optiques. Pour éviter ce risque, l’Arcep avait d’ailleurs pris soin de consulter l’Autorité de la concurrence. Laquelle a donné son feu vert au mode multi-fibre.

Mais la vision n’est pas partagée par France Télécom. « Le régulateur n’a pas carte blanche pour décider à lui tout seul de la réglementation qu’il souhaite », a déclaré Gervais Pellissier à l’AFP, « tout n’est pas réglementaire, il y a un certain nombre de décisions à prendre du domaine législatif, par le Parlement, ou éventuellement du domaine du pouvoir exécutif. » Une intervention du Président de la République sur le dossier est-elle à prévoir?

Le gouvernement veut accélérer le déploiement du très haut débit

Jusqu’à présent, l’Elysée a, à travers le gouvernement, montré sa volonté d’encourager et même d’accélérer le déploiement des réseaux à très haut débit sur le territoire, par fibre optique ou par d’autres moyens. Que ce soit à travers des obligations de câblage des futurs immeubles ou des plans de relance de l’industrie numérique présenté par Nathalie Kosciusko-Morizet ou encore le grand emprunt qui doit, en partie, profiter à l’infrastructure des réseaux à très haut débit. Sans oublier l’invitation de l’Elysée à pousser les opérateurs à travailler ensemble pour fibrer les zones peu denses.

Une intervention de l’Elysée contre la préconisation de l’Arcep irait donc à contre-courant de la volonté d’accélérer le très haut débit en France. Il n’en reste pas moins que, Stéphane Richard, futur dirigeant de France Télécom et fraîchement nommé numéro 2 en pleine crise des suicides, est un transfuge de Bercy.où il opérait comme directeur de cabinet de Christine Lagarde. A défaut d’y voir une influence directe possible à la tête de l’Etat, il y a de grande chance pour que le gouvernement offre une oreille attentive aux problèmes de France Télécom dont l’Etat est toujours actionnaire.

La stratégie risquée de France Télécom

Il n’en reste pas moins que la stratégie de France Télécom prête à s’interroger. D’une part le gel des investissements dans la fibre optique aurait provoqué une perte de 37 millions d’euros sur le troisième trimestre. D’autre part, ne pas investir sur un réseau de nouvelle génération aujourd’hui revient à prendre le risque de se couper d’un futur marché du très haut débit et des nouveaux services qui l’accompagneront ( télévision haute définition et 3D ou directement connectée au Net ). Et si la multi-fibre s’impose, France Télécom n’aura d’autre choix que de rattraper le retard accumulé. La situation devrait se décanter avant la fin de l’année, Nicolas Sarkozy devrant s’exprimer mi-décembre sur le sujet du déploiement du très haut débit en France.

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