Pour gérer vos consentements :

L’OS souverain veut sa place dans la loi numérique

L’échec du Cloud souverain français semble ne pas avoir désarmé les partisans d’une souveraineté numérique renforcée sur les bancs de l’Assemblée. Des députés ont déposé des amendements pour la création d’un « système d’exploitation souverain » au projet de loi pour une République numérique d’Axelle Lemaire. L’examen du texte débute ce mercredi 13 janvier en commission de lois.

L’amendement N°CL116 est présenté par quatorze députés Les Républicains, dont Nathalie Kosciusko-Morizet (également favorable aux backoors légales dans le matériel informatique, comme l’a souligné Numerama). Il vise à inciter le gouvernement, à travers la remise d’un rapport suivant la promulgation de la loi, à fonder un commissariat à la souveraineté numérique, rattaché aux services du Premier ministre, « afin de créer un système d’exploitation souverain à l’usage de tous ».

« Le socle de l’écosystème numérique national »

Dans l’exposé de l’amendement en question il est indiqué que « le système d’exploitation souverain redonne à l’État la maîtrise de l’application des lois sur les réseaux informatiques de son territoire, comme l’a démontré Pierre Bellanger dans ses travaux éclairants sur le sujet [ndlr : le fondateur de Skyrock a notamment publié en 2014 un ouvrage sur la souveraineté numérique] ». L’OS souverain est, selon ses promoteurs, l’outil clé de « la souveraineté sur les services, systèmes et réseaux numériques », « le socle de l’écosystème numérique national et sera pleinement efficace en étant étendu et partagé au niveau européen. » Rien que ça… Il semble que les alternatives libres et Open Source qui existent déjà sur le marché européen, dont Mageia et Linux Mint, échappent à la curiosité ou aux attentes des députés.

Dans un autre amendement (N°CL129), les députés socialistes Delphine Batho et Laurent Grandguillaume souhaitent aussi la remise d’un rapport au parlement « sur la possibilité de créer un commissariat à la souveraineté numérique », dans les mois suivant la promulgation de la loi République numérique. Ce rapport, ajoutent-ils, préciserait « les conditions de mise en place d’un système d’exploitation souverain et de protocoles de chiffrement des données, ainsi que les moyens et l’organisation nécessaires au fonctionnement de cet établissement public ».

À gauche comme à droite, semble raisonner l’appel pour un OS « Made in France » lancé en son temps par Arnaud Montebourg, ex-ministre de l’Économie du gouvernement Ayrault.

Lire aussi :

Le projet de loi Lemaire arrive en conseil des ministres
La France veut renforcer sa souveraineté technologique

crédit photo de une © Rawpixel.com / Shutterstock.com

Recent Posts

AWS prend ses distances avec VMware version Broadcom

Broadcom a repris seul la main sur la vente de l'offre VMware d'AWS... qui, dans…

3 heures ago

Avec ZTDNS, Microsoft essuie les plâtres du zero trust appliqué au DNS

Microsoft expérimente, sous la marque ZTDNS, une implémentation des principes zero trust pour le trafic…

5 heures ago

Atos sur la voie d’un sauvetage ? Point de situation

Accord de principe entre créanciers, propositions de reprise, discussions avec l'État... Le point sur le…

8 heures ago

AWS abandonne WorkDocs, son concurrent de Dropbox

Un temps pressenti pour constituer le socle d'une suite bureautique AWS, Amazon WorkDocs arrivera en…

3 jours ago

Eviden structure une marque de « serveurs IA »

Eviden regroupe cinq familles de serveurs sous la marque BullSequana AI. Et affiche le supercalculateur…

3 jours ago

SSE : l’expérience se simplifie plus que les prix

Le dernier Magic Quadrant du SSE (Secure Service Edge) dénote des tarifications et des modèles…

3 jours ago