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Vente de SFR : Patrick Drahi (Numericable) s’engage pour l’emploi… par écrit

« Comme je vous l’ai indiqué au cours de nos entretiens, je m’engage à maintenir l’emploi dans le nouvel ensemble. » Dans une lettre datée du 12 mars, envoyée à Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique), et que s’est procurée Le Parisien, Patrick Drahi, président du conseil d’administration d’Altice (actionnaire majoritaire de Numericable), s’engage à maintenir les emplois si son offre de rachat de SFR est retenue par Vivendi. Les engagements du dirigeant étaient pour l’instant uniquement oraux.

Le dirigeant défend son projet industriel qui s’appuie sur la complémentarité des deux entreprises : ADSL et téléphonie pour SFR, fibre optique/câble et télévision haute définition pour Numericable. « Il n’existe aucun doublon entre les activités poursuivies par chacune des deux entités qui constitueront le nouvel ensemble », poursuit Patrick Drahi dans son courrier en précisant même qu’il s’engage à recruter de nouveaux commerciaux pour renforcer le marché de l’entreprise (Completel). Hier, pourtant, ses déclarations au quotidien Les Echos laissaient entrevoir des économies drastiques sur l’informatique, donc une menace sur l’emploi au sein de la DSI de SFR.

Aux yeux du dirigeant d’Altice, le projet de Bouygues entrainerait inévitablement « des impacts sociaux considérables et inévitables » du fait de la similarité des activités de Bouygues Telecom et SFR. Impacts que, toujours dans Le Parisien, Eric Denoyer, PDG du groupe Numericable, évalue à 3 000 emplois concernés.

L’emploi inscrit dans les licences de SFR

Un engagement sur l’emploi que Patrick Drahi est prêt à inscrire dans les licences de SFR, comme l’avait demandé Fleur Pellerin. En cas de fusion des deux opérateurs, le nouvel ensemble compterait plus de 10 500 salariés (8 500 du côté de SFR et 2 000 chez Numericable). Et serait donc amené à s’étoffer.

Dans son courrier, Patrick Drahi poursuit la défense de son projet industriel tant sur les investissements très haut débit (avec la volonté de raccorder 12 millions de foyers à la fibre optique en 2017 et 15 millions en 2020 via un réseau qui profitera aux entreprises, à la 4G et la future 5G), sur l’intérêt des consommateurs (avec le maintien des tarifs actuels… des services fixes du moins) que sur le patriotisme national en rappelant qu’Altice, comme SFR, ont toujours privilégié des entreprises françaises (Alcatel-Lucent, Sagemcom, Technicolor, Draka, WebHelp…). Stratégie patriotique que l’homme d’affaires entend poursuivre avec le nouvel ensemble. Des investissements qui seront soutenus à hauteur de 3 milliards d’euros apportés sous forme d’augmentation de capital de la nouvelle entité, selon les plans du dirigeant.

Compatible avec un marché à 3 opérateurs

Enfin, en réponse au fait que Altice soit une société basée au Luxembourg et cotée à Amsterdam, Patrick Drahi promet de laisser le siège social de SFR-Numericable en France et de coter le groupe à la Bourse de Paris comme c’est le cas pour Numericable aujourd’hui.

Reste la question épineuse : le rachat de SFR par Numericable maintiendrait le marché à quatre opérateurs mobiles au lieu de trois dans le cas de Bouygues. Or Arnaud Montebourg plaide pour une réduction de la concurrence dans le mobile. Dans sa lettre, Patrick Drahi estime toutefois son projet « parfaitement compatible avec une éventuelle évolution du marché mobile vers trois opérateurs ». Sans en étayer sa vision. Pense-t-il déjà à une future acquisition de Bouygues Telecom ou Free ?

Numericable relèverait son offre

Autant d’arguments visant dans tous les cas à convaincre le gouvernement du bien-fondé de sa démarche. Par la voix d’Arnaud Montebourg, ce dernier n’a pas fait mystère de sa préférence pour le projet de Bouygues tout en insistant sur la défense des emplois. Bouygues a relevé son offre d’un milliard d’euros hier soir. Une offre susceptible d’emporter définitivement l’aval du conseil d’administration de Vivendi.

Mais, selon Jean-Francis Pecresse, directeur de la rédaction de Radio Classique et éditorialiste aux Echos, Numericable s’apprête également à réévaluer sa proposition, malgré les déclarations de Patrick Drahi en début de semaine, annonçant qu’il ne modifierait pas son montage financier. La nouvelle offre pourrait s’élever à 11,75 milliards d’euros et toujours 32% du capital pour Vivendi. Au-delà, donc, des 11,3 milliards de Bouygues (et 43% du capital). De quoi faire réfléchir les administrateurs du conseil de surveillance du groupe, conseil dirigé par Jean-René Fourtou.


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