Green IT : un « référentiel carbone » pour la dématérialisation

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Un référentiel ouvert pour mesurer l’empreinte carbone de la chaîne de dématérialisation à travers 21 indicateurs a émergé cette année. De qui émane-t-il ?

Jamais mieux servi que par soi-même ? En un sens, le proverbe pourrait s’appliquer à Serda. Plus précisément au référentiel « dématérialisation responsable » que le groupe a publié en début d’année.

Le dispositif de communication au sujet de ce référentiel s’est récemment enrichi d’une vidéo. Elle est signée du magazine Archimag… qui n’est autre que le pôle édition du groupe.

Serda dispose de trois autres activités : conseil, études et formation. Pour cette dernière, il avait entrepris, en 2021, d’établir un bilan carbone. Et avait sollicité, dans ce cadre, la Coopérative Carbone La Rochelle (société d’intérêt collectif qui regroupe des collectivités territoriales, des investisseurs et des entreprises privées).

Constat après analyse : « Notre activité formation génère 22 tonnes de carbone par an. » Serda mentionnait trois pistes pour réduire cette empreinte. En l’occurrence, choisir un contrat d’abonnement pour une énergie décarbonée, acheter des ordinateurs recyclés et remis à neuf, et abandonner les pièces jointes dans les e-mails.

Pour compenser l’empreinte ne pouvant être réduite, Serda a sélectionné deux projets de financement de reboisement. Dont un dans le Marais poitevin, dont il a donné des nouvelles au printemps.

Du fret au mix électrique, des incertitudes

De cette expérience, associée à des « cas d’usage observés dans le cadre des prestations d’amoa [sic ; assistance à maîtrise d’ouvrage, NDLR] de Serda Conseil », ont résulté les 21 indicateurs-clés qui portent le référentiel.

Chacun a fait l’objet d’une « mini-analyse de cycle de vie » (équivalent du bilan carbone). À la clé, une valeur haute et une valeur basse, exprimées en grammes équivalent CO2 par unité. Des fourchettes qui permettent, nous explique-t-on, de « prendre en compte les incertitudes sur les facteurs d’émissions élémentaires ». Parmi eux :

– Mix électrique (10 % d’incertitude)
– Fabrication du papier (20 %)
– Fabrication d’un ordinateur (50 %)
– Fret (70 %)
– Services numériques (100 %)

Numérisation, visio, signature électronique… Quelle empreinte ?

Le tableau suivant liste les indicateurs dans l’ordre croissant de leurs valeurs hautes.

Indicateur Valeur basse Valeur haute
Requête web full-text (GED, web, etc.) 1,35 2
Requête de navigation 1 2,3
Transport d’un giga de data sur le réseau (Renater) entre deux points (interne vs 800 km) 0,5 2,5
Envoi d’un e-mail simple 2 4
Impression d’une feuille A4 5,6 12,8
1 Mo en archivage électronique sur une durée de 10 ans (SAE simple) 3,8 25
Lettre papier (base 1000 km) 10 30
Envoi d’un e-mail avec pièce jointe 1 Mo (hypothèse : durée de vie 5 ans) 17 30
Lot de 1000 factures dématérialisées via Chorus 20 40
Numérisation d’une page avec LAD/RAD/ICR 23,4 57
Une heure de visioconférence 18 60
Lettre électronique 7 70
1 Mo en GED transverse et collaborative (redonde les fichiers + backup) 5 ans froid/chaud 17,7 75
Signature physique parapheur papier unitaire (x nombre de pages imprimées) 45 80
Signature électronique 20 85
1 Mo en archivage électronique sur une durée de 50 ans (SAE complexe) 8 100
Lettre recommandée papier (base 1000 km) 35 105
Lettre recommandée électronique 12 120
Impression d’un plan A0 75 140
Un classement papier sur une durée de 3 ans (une boîte = 6 Mo) 3300 9000
Un conteneur physique de 0,5 ml en archivage papier sur une durée de 30 ans 9750 23 750

 

Illustration principale © igor.stevanovic – Shutterstock