Deutsche Telekom réintègre T-Online

Comme France Télécom et Wanadoo, l’opérateur allemand cherche à bénéficier directement de la croissance de l’Internet haut débit pour compenser la chute de ses activités traditionnelles

C’est fait. Après plusieurs semaines de rumeurs plus ou moins confirmées, Deutsche Telekom annonce la réintégration de sa filiale T-Online, premier fournisseur d’accès à internet en Europe. Le FAI sera retiré de la cote via un échange d’actions ou une offre en liquide.

L’opérateur historique allemand va racheter les 26,07% qu’il ne détient pas encore dans T-Online. Cette opération devrait lui coûter autour de 3 milliards d’euros (lire l’encadré) et être finalisée dans un an. Le groupe allemand détient actuellement 73,93% de T-Online, le groupe français Lagardère 5,69%, le reste du capital étant flottant. Deutsche Telekom emprunte ainsi la voie suivie par son concurrent France Télécom avec Wanadoo -et Orange. Par cette réintégration, il s’agit de modifier le modèle économique des opérateurs historiques dont les activités traditionnelles, le téléphone fixe, sont en perte de vitesse. Deutsche Telekom et France Télécom se tournent désormais vers les synergies apportées par le haut débit et notamment les offres qui allient accès Internet ADSL, téléphonie, télévision… Mais pour que ces synergies fonctionnent, les maison mères doivent reprendre le contrôle intégral de leurs filiales. « L’avenir ce n’est plus l’accès à internet seul, c’est le ‘triple play' », a expliqué samedi le patron de Deutsche Telekom, Karl-Uwe Ricke. « Les clients ne veulent avoir affaire qu’à un interlocuteur » dès lors qu’ils achètent des services à haut débit pour des utilisations diverses, a-t-il ajouté, en soulignant que la réintégration renforcerait les synergies et éviterait les doublons, voire la cannibalisation existant aujourd’hui entre les activités Internet et la téléphonie fixe du groupe allemand. Cette opération pourrait avoir des conséquences en France puisque T-Online possède Club-Internet. Dans un marché en proie aux consolidations, le FAI français pourrait bien susciter les convoitises. Une réintégration qui pourrait coûter 2,86 milliards d’euros

Deutsche Telekom a évalué à 2,86 milliards d’euros le coût possible de la réintégration de sa filiale d’accès à internet T-Online, via le rachat des minoritaires. Deutsche Telekom a proposé de racheter les 26,07% qu’il ne détient pas encore dans la société en échangeant les titres T-Online par des actions Deutsche Telekom, ou en offrant en liquide 8,99 euros par action, correspondant au cours du titre vendredi à la clôture de la Bourse de Francfort. Dans l’hypothèse où la moitié des actionnaires de T-Online choisiraient l’offre en liquide et l’autre moitié l’offre en titres, Deutsche Telekom devrait dans un premier temps sortir 1,434 milliard d’euros en cash, a expliqué son directeur financier, Karl-Gerhard Eick, lors d’une conférence de presse, retransmise sur internet. Cette somme serait ensuite doublée, à 2,86 milliards, car le groupe entend racheter ultérieurement sur le marché les actions Telekom qui seraient échangées, a-t-il expliqué.