Le site Web de l'Insee bloqué par ses salariés

Le mot d’ordre : protester contre la « délocalisation sanction » des bureaux à Metz.

Le site Internet de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est toujours bloqué depuis ce jeudi à 9h 45. Une action collective des agents de la statistique publique qui s’opposent au projet de délocalisation de leurs bureaux à Metz en Moselle. Ce type d’action semble être une première dans les annales syndicales…Le site courant est donc inaccessible, à la place un message de sensibilisation et de mobilisation fait office de page d’accueil. Titrant « La qualité des informations disponibles sur le site est en danger !« , le message fait référence à la décision du gouvernement de délocaliser ce service. Une réaction à une volonté politique et des désaccords de fond entre le pouvoir et l’Institut.

Un rapport qui fut remis début décembre au Premier ministre. Ce dernier préconisait de transférer plus de 500 agents de la statistique publique dans un nouvel établissement à Metz d’ici 2013, d’où la colère de ses membres.

« Consulté par 50.000 internautes chaque jour, le site www.insee.fr est un outil essentiel qui permet aux journalistes, aux entreprises, aux étudiants, aux chercheurs et à l’ensemble des citoyens d’accéder gratuitement à l’ensemble de l’information économique et sociale produite par l’institut« . Le message est rappelé par le collectif « Sauvons la statistique publique », composé d’agents et de syndicats du secteur et pointe vers une pétition en ligne de soutien.

Car la crainte est bien présente dans les couloirs des statisticiens et chercheurs. Ils s’interrogent « Et si demain cette production n’était plus accessible à tous, mais réservée à la seule information du pouvoir politique ? Qu’en serait-il de la qualité du débat démocratique ?« .

Il faut dire que depuis plusieurs semaines, le gouvernement critique une apparente contradiction des chiffres émis par l’Institut due à l’imprécision des statistiques. Concernant l’emploi, Jean-Louis Borloo, a ouvertement critiqué les enquêtes trimestrielles qui ne seraient basées que sur l’évolution des effectifs dans les entreprises de plus de 20 salariés alors que l’emploi aurait surtout progressé dans celles de moins de 10.

La publication des chiffres sur les créations d’emplois salariés au 3e trimestre a été repoussée au mardi 16 décembre, en raison du mouvement social. D’ici là l’Insee en est réduit à faire des estimations quant à son avenir.