12 questions que l’UE se pose sur l’IA générative

UE questions IA générative

Quels impacts pour l’IA générative sur les équilibres concurrentiels ? L’UE a ouvert un appel à contributions à ce sujet.

Qui pour standardiser le(s) métavers ? Nous avions posé la question début 2023, lorsque émergeait l’Open Metaverse Foundation, à l’initiative de la Fondation Linux. Quelques mois plus tôt, le Metaverse Standards avait vu le jour.

La Commission européenne se pose actuellement la même question. Elle en a en tout cas fait l’une des bases d’un appel à contributions ouvert ce 9 janvier. Le sujet : les « mondes virtuels », sous l’angle des enjeux de concurrence.

Un deuxième appel à contributions s’ouvre en parallèle, sous le même angle. Thème : l’IA générative. Bruxelles fournit là aussi quelques « points d’entrée », à travers douze questions. Les voici, dans leurs grandes lignes.

Quels sont les principales composantes nécessaires pour concevoir, entraîner, déployer et distribuer des systèmes d’IA générative ?

Quelles sont les barrières à l’entrée pour la fourniture, la distribution et l’intégration de tels systèmes et/ou de composantes, dont les modèles d’IA ?

Quels sont les principaux leviers de concurrence sur ces mêmes aspects ?

Quels problèmes de concurrence risquent d’émerger ?

Comment ces éléments seront-ils monétisés et quels composants capteraient le plus de valeur ?

Le modèle open source concurrencera-t-il efficacement le modèle propriétaire ?

Quel rôle pour la data et lesquelles de ses caractéristiques seront pertinentes ?

Quel rôle pour l’interopérabilité dans la fourniture de ces systèmes d’IA ?

Les stratégies d’intégration verticale (fourniture de plusieurs composantes sur la chaîne de valeur des systèmes d’IA générative) seront-elles avantagées ?

Quelle logique donner aux investissements/acquisitions que réalisent les grandes entreprises et comment cela affectera-t-il la concurrence ?

L’émergence de ces systèmes d’IA générative nécessitera-t-elle d’adapter les concepts antitrust de l’UE ?

De même, nécessitera-t-elle d’adapter les outils et les pratiques d’investigation ?

La relation Microsoft-OpenAI scrutée en parallèle

En parallèle de ce questionnement, la Commission européenne indique s’intéresser à l’investissement de Microsoft dans OpenAI. Et plus particulièrement à l’éventualité de l’examiner au regard du droit de l’UE sur les fusions. Une initiative dans la lignée de celles des autorités de la concurrence américaine et britannique. Leur homologue française en est quant à elle officiellement à « se poser la question ». Elle s’inquiète, en particulier, d’une éventuelle vente liée auprès des clients d’Office et de Teams.

La partie « mondes virtuels » reprend pour partie le questionnement sur l’IA générative. Il y ajoute des éléments prospectifs de type « Y aura-t-il de nouveaux entrants dans les 5 à 10 ans ? » ou « Quels modèles de monétisation des données seront les plus pertinents [à ce même horizon] ? » La Commission européenne s’interroge aussi sur les technologies incorporées dans ces mondes virtuels : se fonderont-elles essentiellement sur des standards et des protocoles ouverts ?

Photo d’illustration © Steci via VisualHunt / CC BY-NC-ND