Web 2018 : Et si nous parlions d’éco-conception ?

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Lors de l’avènement d’Internet et au moment où l’on commençait à coder des sites internet, la qualité d’un code se mesurait à ses performances par rapport aux ressources utilisées. Les possibilités étaient alors limitées par les capacités des ordinateurs qui n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui.
Les temps ont changé, les technologies ont évolué et les performances offertes par les ordinateurs et les limites associées ne sont désormais plus les mêmes.

Quelques chiffres

Pour développer de nouvelles méthodes il faut tout d’abord analyser l’empreinte écologique du web. Dans un second temps, la question se posera de savoir comment réduire cette empreinte environnementale.

Le web est matérialisé par « des objets et des terminaux connectés entre eux et à des centres de données via un réseau informatique et télécoms » explique Frédéric Bordage, expert Green IT numérique responsable écoconception site web et logiciel.

On compte aujourd’hui environ 3 milliards de terminaux connectés et 5 à 7 milliards d’objets connectés pour 45 millions de serveurs. Ces chiffres sont bien-entendu amenés à augmenter dans les années à venir avec le développement et la démocratisation des objets connectés (on estime à 80 milliards le nombre d’objets connectés d’ici 2020).

Ces chiffres permettent d’estimer la consommation moyenne annuelle d’un internaute (estimation 2015) :

  • 200 kg de gaz à effet de serre
  • 300 litres d’eau
  • 350 kWh d’énergie 

Rapportés à la population mondiale, ces chiffres légitiment largement le développement de l’éco-conception web :

  • 1 037 TWh d’énergie, soit 40 centrales nucléaires ou la consommation de 140 millions de Français pendant 1 an,
  • 608 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit l’équivalent produit par 86 millions de Français,
  • 8,7 milliards de m3 d’eau, soit la consommation annuelle de 160 millions de Français. 

Les responsables de ces émissions sont les utilisateurs, le réseau et les data centers.

Un site internet représente un ou plusieurs serveurs allumés en permanence, une infrastructure climatisée et donc gourmands en énergie. Bien sûr, il y a aussi les utilisateurs derrière leur ordinateur, leur tablette, smartphone ou montre connectée qui consomment de l’énergie. 

Plusieurs bonnes pratiques peuvent se dégager 

La conception fonctionnelle
  • Éliminer les fonctionnalités non essentielles
  • Quantifier précisément le besoin
  • Fluidifier le processus
  • Préférer la saisie assistée à l’auto-complétion
  • Respecter le principe de navigation rapide dans l’historique
  • Proposer un design épuré et adapté au web
La conception technique
  • Proposer un traitement, si possible,  asynchrone
  • Limiter le nombre de requêtes HTTP
  • Stocker localement les données statiques
  • Choisir les technologies les plus adaptées
  • Utiliser un framework ou développer sur mesure
  • Limiter les recours aux plug-ins
  • Limiter l’utilisation de Flash et réfléchir à sa substitution totale
La conception graphique
  • Concevoir un site avec un design épuré et adapté au web
  • Privilégier un design responsive
Le templating
  • HTML: Valider les pages auprès du W3C
  • Externaliser les CSS et JavaScript
  • Favoriser les polices standards
  • Préférer les glyphes et CSS aux images
  • Découper les CSS
L’hébergement
  • Opter pour un hébergeur vert peu éloigné des utilisateurs géographiquement et utilisant  les énergies renouvelables
  • Adapter la qualité de service et niveau de disponibilité
  • Utiliser des serveurs virtualisés
Les contenus
  • Compresser les documents afin de privilégier des contenus légers
  • Privilégier les textes courts et concis
  • Vidéos adaptées en fonction du device

 

Le respect des règles de l’éco-conception web peut avoir des impacts positifs qui peuvent être surprenants aux niveaux du référencement et des performances. En effet une démarche web éco responsable va dans le sens d’un gain de temps en termes de performances, un site économe en ressources est plus léger et donc plus rapide.

Ceux qui saisissent l’opportunité

De plus en plus de sociétés saisissent ce créneau porteur. Il y a tout d’abord les agences qui se spécialisent dans l’éco-conception, mais il y a aussi les sociétés qui ont modifié leur fonctionnement afin de répondre à ces critères. Parmi les précurseurs on peut citer Microsoft ou Facebook, ce dernier a divisé par deux le nombre de serveurs nécessaire à son fonctionnement en compilant le code PHP de son site en C++. Le géant a également divisé par 2 ses émissions de gaz à effet de serre et économisé environ 100 millions de dollars en éliminant la nécessité de construire un nouveau data center.

L’éco-conception web peut être adaptée à toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur, dans l’objectif de faire des économies, de proposer une meilleure expérience utilisateur mais, surtout, en réduisant leur empreinte écologique. 

 


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Consultante
mc2i Groupe
Diplômée de l'ISTEC avec un master 2 en Marketing Opérationnel et Digital, Ludivine a rejoint mc²i Groupe, cabinet de conseil en Systèmes d'Informations et en Organisation en Juillet 2017. Elle accompagne de grandes entreprises dans la réalisation de leurs projets informatiques et intervient actuellement pour un acteur de l'assurance dans le cadre de sa transformation digitale.
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