Dossier : Linux s’impose dans le monde des affaires

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Fruit de développements collaboratifs, Linux a fait ses classes dans la recherche avant de s’imposer dans l’entreprise, des administrations aux places boursières convaincues par l’excellent rapport performance/coût des offres libres et ouvertes.

III – Linux, Big data, Cloud et World Wide Web

Chez IBM, indétrônable au Top 50 des sociétés de services IT en France, le succès de Linux dans le monde des affaires passe forcément par la qualité du support.  

« Toutes les solutions matérielles et logicielles proposées par IBM pour les besoins HPC sont certifiées sous Linux. IBM propose également des services d’accompagnement à la réalisation de benchmarks, aux tests, à la mise en œuvre et aux optimisations des infrastructures HPC sous Linux », déclare la direction du groupe.

IBM_PowerLinux

SUSE, de son côté, promeut les partenariats stratégiques signés avec des poids lourds du logiciel propriétaire, des appliances et du mainframe. On retrouve IBM parmi ces multinationales, mais également Microsoft, SAP et VMware. Enfin, comme Red Hat, SUSE travaille avec des constructeurs spécialistes du HPC, dont Silicon Graphics (SGI) et Bull.

« Les organisations, les directions des systèmes d’information, ne se demandent plus si Linux est à la hauteur en termes de performances, de robustesse et de sécurité », rappelle Philippe Desmaison (SUSE).

Linux équipe près de 94 % des supercalculateurs à travers le monde, dont Titan (Cray – États-Unis), Sequoia (IBM – États-Unis), K computer (Fujitsu – Japon) ou encore Curie (Bull – France) (source : Top500.org – novembre 2012), contre 4 % pour Unix, 0,6 % pour Windows, 0,2 % pour BSD, et moins de 1,4 % pour les systèmes mixtes.

Titan supercalculateur

Par ailleurs, comme nous l’avons observé en 1ère partie, 80 % des places boursières à travers le monde utilisent Linux, de même que les pure players du web tels que Google, Amazon, Facebook, Twitter, eBay…

Ces entreprises sont de grosses consommatrices de données et de puissance de calcul. Sur ce segment de marché, Red Hat propose Red Hat Enterprise MRG Grid, une solution d’informatique haute performance (HPC) et haut débit (HTC, high-throughput computing), avec laquelle il est possible de migrer vers un modèle de grille informatique basé sur un Cloud.

Il est aussi possible d’ajouter à Red Hat Enterprise Linux des extensions, telles que High Performance Network, Scalable File System et Resilient Storage. La société, qui a racheté Gluster l’an dernier, a également adapté son offre de stockage (Red Hat Storage) et de virtualisation (Red Hat Enterprise Virtualization – RHEV) à la demande des organisations confrontées à l’explosion des données (Big data).

Aujourd’hui, Linux est partout : « dans le nuage, les serveurs web avec la stack LAMP (Linux, Apache, MySQL, PHP), les grands systèmes, les supercalculateurs, les terminaux mobiles, smartphones et tablettes… », conclut Jean-Pierre Laisné (Bull). « Linux fait partie de l’industrie. Les atouts de Linux sont nombreux, à commencer par ses performances et sa versatilité. On peut le moduler, le personnaliser très facilement, l’embarquer… »

Tout cela grâce à un système libre et ouvert, mais pas forcément gratuit…

Les distributions orientées « grand public » comme Ubuntu (Canonical), Fedora (Red Hat) et OpenSUSE (SUSE) le sont. En revanche, le coût d’une distribution commerciale, qui reste réduit par rapport à celui d’un OS propriétaire, varie en fonction de différents critères : Niveau de support et services associés, configurations matérielles (2, 4, 8 sockets…), environnements d’exploitation (physiques, virtuels), type et durée de souscription/abonnement.

Globalement, la valeur ajoutée de Linux est le fruit du partage et de la diffusion des connaissances, mais aussi de la mutualisation des coûts et des risques.

Différents développements ont permis à Linux de s’adapter à de multiples terminaux, des smartphones aux supercalculateurs. L’augmentation du nombre de dispositifs connectés, la montée en puissance de l’Internet des objets et l’accélération du cloud computing offrent à l’OS libre d’intéressantes perspectives.

Cette logique hardware doit se poursuivre observe Linus Torvalds . « Si vous faites les mauvais choix, s’il s’avère que cela ne fonctionne pas lorsque vous utilisez 200 CPU, d’ici 10 ans vous pourriez être totalement largué ».