Ericsson, Deutsche Telekom et SK Telecom testent le roaming en 5G

Ericsson et ses partenaires démontrent comment la 5G peut exploiter un service de réalité augmentée en roaming intercontinental.

Ericsson et les opérateurs Deutsche Telekom et SK Telecom annoncent avoir effectué, le 14 février, un essai de réseau 5G intercontinental. Une première mondiale, aux dires des intéressés. La démonstration a permis d’exécuter des caractéristiques propres au réseau d’un opérateur dans pays dans celui d’un opérateur d’une autre région du monde. Autrement dit, exporter une caractéristique d’un réseau dans un autre. Dans le cas présent, l’expérience consistait à un réparateur industriel de communiquer en réalité augmentée (AR) avec son service d’assistance dans le réseau visité. Une manœuvre partagée entre le centre de R&D de Deutsche Telekom à Bonn et le banc d’essai 5G déployé au centre de conduite BMW à Yeoungjong-do en Corée du Sud.

L’exercice avait notamment pour but de démontrer les capacités de pilotage du réseau qu’apportent les technologies 5G au-delà des débits mobiles ultra élevés et des temps de latence proches de zéro. Un pilotage qui passe par le « slicing » qui permet à un opérateur de « découper » le réseau en attribuant « par tranches » les paramètres de fonctionnalités et de service selon les besoins recquis. « Le slicing de réseau dans le contexte de la 5G s’apparente aux réseaux virtuels à la demande », résume Ulf Ewaldsson, directeur de la stratégie et de la technologie chez Ericsson.

Partage transparent des plates-formes

Un découpage des capacités qui peut donc s’inscrire dans le cadre du roaming. « Le fractionnement de réseau fédéré permettra un partage transparent des plateformes entre les opérateurs à l’échelle mondiale pour offrir une expérience utilisateur continue et garantie », indique Alex Jinsung Choi, directeur technique de SK Telecom. Autrement dit, permettre aux utilisateurs de bénéficier de toutes les fonctionnalités de son infrastructure locale sur un réseau étranger sans avoir à nécessiter d’accords personnalisés entre différents opérateurs. « Nos clients exigent une connectivité mondiale avec une expérience de service unifiée, explique Bruno Jacobfeuerborn, CTO de Deutsche Telekom. Le slicing de réseau est considéré comme un catalyseur clé pour soutenir de multiples services avec la 5G. »

Avec le slicing, la 5G entraine de nouveaux modèles de coopération entre les opérateurs. Ils doivent en effet s’entendre pour autoriser la l’usage d’une « tranche » du réseau visité par le réseau local mais aussi ouvrir les infrastructures aux fournisseurs de service. Ce qui nécessite de définir les couches d’accès (fixe ou cellulaire), la disponibilité des capacités dans le cœur de réseau et l’accès aux serveurs d’application. Et autant de modèles économiques à définir.


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