Fin de la pub sur France Télé : les MVNO s'inquiètent

Déjà fragiles, les opérateurs mobiles virtuels craignent un coup de bambou fatal

La décision est acquise. En 2009, la publicité aura complètement disparu des chaînes du service public. Et pour compenser un manque à gagner estimé entre 800 millions et 1 milliard d’euros par an, le gouvernement a opté pour une taxation accrue sur les recettes publicitaires des chaînes privées et par une « taxe infinitésimale » sur le chiffre d’affaires de nouveaux moyens de communication, comme l’accès à internet ou la téléphonie mobile.

Après avoir été douchés par cette annonce, les opérateurs commencent à réagir. Du côté des MVNO, les opérateurs mobiles les plus fragiles, on s’inquiète. Une taxe pourrait leur être « fatale »estime l’association Alternative Mobile qui regroupe la plupart des MVNO.

« La concurrence sur la téléphonie mobile s’exerce dans des conditions très difficiles pour les MVNO, qui sont encore très fragiles face aux opérateurs historiques », rappelle dans un communiqué l’association.

Et de poursuivre : « Là où une nouvelle taxe pourrait perturber les acteurs historiques, elle risque en revanche d’être fatale aux MVNO, tous encore engagés dans une phase d’investissement, et pour lesquels une taxe sur le chiffre d’affaires ne ferait que repousser davantage la perspective d’atteindre un jour leur équilibre économique ».

Cette taxe pourrait alors « les faire disparaître et engendrer un renforcement des acteurs dominants, au détriment de la concurrence et des consommateurs »,conclut le communiqué.

Il faut dire que les MVNO ont encore bien du mal à s’en sortir. Excepté Télé2 Mobile ou encore Virgin Mobile, ces opérateurs peinent à convaincre des clients, certains ont même jeté l’éponge (vente de Debitel et de Ten). Trois ans après leur lancement en France, la quinzaine d’opérateurs mobiles virtuels ne se partageaient que 2,1 millions de clients fin septembre (contre 49 millions pour les opérateurs traditionnels en métropole), soit 4,06% du marché.