GAIA-X accélère sur les livrables

Hackathons, labellisation, services de fédération… GAIA-X a multiplié les livrables ces dernières semaines. Passage en revue des principales réalisations.

À quand le démarrage formel de CCMC1 ? Officiellement, c’est prévu pour ce mois-ci. L’institut Mines-Télécom emmène le projet. Objectif : accélérer le développement d’une brique fondamentale de GAIA-X. En l’occurrence, les services de fédération. Il s’agira d’un ensemble de codes ouverts sur la base desquels on construira des applications et des services respectant les exigences d’une « fédération ».

Dans l’univers GAIA-X, les « fédérations » se définissent comme des « écosystèmes autodéterminés» dont les participants proposent de consommer leurs services, en interne comme en externe. Ils sont au carrefour de deux écosystèmes de plus haut niveau : « infrastructure » et « données ».

Il existe quatre grands types de services de fédération, qui font l’objet d’autant de groupes de travail :

– Identité et confiance (authentification/autorisation, attribution d’identifiants, validation cryptographique…)

– Catalogue fédéré (stockage, en JSON-LD et en graphe, de l’« autodescription » de chaque participant – et, si applicable, des services qu’il propose)

– Souveraineté des transferts (négociation contractuelle, contrôle des flux de données, journalisation des transactions…)

– Conformité (vérification à l’entrée puis en continu pour chaque participant, notarisation par l’intermédiaire de services décentralisés…)

service work packages
En complément aux quatre types de services de fédération, il y a une couche d’intégration, sous la forme d’un portail. Son rôle : gérer l’enregistrement des participants, ainsi que l’orchestration et la fourniture de services.

La phase d’implémentation des services de fédération a démarré en décembre. Aux dernières nouvelles, les organisations associées à la démarche devront avoir défini, d’ici à fin janvier, les spécifications techniques. Qui seront ensuite traduites en code open source dont l’association GAIA-X sera propriétaire. Hébergement prévu sur GitLab.

CCMC1 (Cloud de Confiance Multi Cloud 1) n’est pas la première initiative du genre. Il est en fait le pendant de GXFS-DE, que le ministère de l’Économie allemand finance en vue d’obtenir un MVP pour les services de fédération.

GAIA-X : la labellisation est aussi en marche

Quelques jours avant l’entrée officielle dans cette phase d’implémentation, l’association avait publié un document « Vision et Stratégie ». Elle y détaille sa feuille de route à l’horizon 2025 (voir ci-dessous). Mais revient aussi sur des notions plus basiques : qu’est-ce que GAIA-X ? pour quelle mission ? avec quelles valeurs ? comment s’y engager ? etc. Le tout fait l’objet d’une FAQ. On y retrouve le concept de « fédération ». Ainsi, entre autres, que celui des data spaces. Avec un exemple, là aussi made in Allemagne : Catena-X, qui réunit le secteur de l’automobile.

roadmap 2025 Gaia-X

« GAIA-X ne fournit pas d’interprétation politique de la souveraineté, mais de quoi la mettre en œuvre d’un point de vue numérique et technique », peut-on lire un peu plus bas dans cette même FAQ. Avec un rappel complémentaire : le conseil d’administration de l’AISBL ne comprend que des représentants de membres européens. En toile de fond, les critiques qui pleuvent quant à l’implication d’acteurs non européens, autant américains que chinois.

sponsors
Le sponsoring du dernier sommet annuel, notamment, a fait se lever des voix.

Le document « Vision et Stratégie » a bouclé une série de livrables qui a inclus, en particulier, les produits du deuxième hackathon GAIA-X organisé début décembre. Mais aussi le framework de labellisation. C’est-à-dire la « boîte à outils » devant permettre d’automatiser le processus de sélection des services au regard des niveaux de confiance exigés.

L’association entend définir trois niveaux de conformité « de base ». Et laisser aux membres de l’écosystème la possibilité de développer, à partir de ce socle, leurs propres labels sectoriels. Par exemple, un groupement bancaire qui souhaiterait que ses membres suivent des critères spécifiques en matière de territorialité ou de portabilité.

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