GB : démarrage à l’aveuglette pour les cartes à puce bancaires…

Douze ans après la France, la Grande-Bretagne est en train d’équiper ses cartes bancaires d’une puce électronique, sauf pour les non-voyants: ils seront exemptés de taper leur code secret. Malchance pour eux, il semble que personne ne soit au courant de cette exception…

Les Britanniques sont en train de découvrir les joies du

« chip and pin », en français, « la puce et le code secret ». En effet, depuis quelques mois, les banques distribuent à leurs clients des cartes bancaires équipées de puces électroniques. Du même coup, les commerçants britanniques s’équipent petit à petit de claviers numériques pour permettre à leurs clients de composer leur code secret au moment de régler. Cette petite révolution pour nos voisins d’outre-Manche s’inscrit dans le cadre de la mise en ?uvre du nouveau standard international EMV (Europay, Mastercard, Visa), visant à sécuriser les paiements par cartes bancaires. Bien entendu, un tel changement ne convient pas à tout le monde. Ainsi, cette étude de PA Consulting citée par le journal populaire, The Mirror, s’inquiète que les supermarchés, qui exigeront les codes secrets à partir du 1er janvier 2005, risquent de perdre jusqu’à 2% du chiffre d’affaires des mois de janvier et février. L’étude révèle en effet, du fait des nombreux clients distraits qui oublient leurs codes secrets ? un sur quatre d’après l’article – que les files d’attente vont s’allonger et entraîner des perturbations aux caisses. Par ailleurs, dans un article de BBC News, la RNIB (Royal National Institute of the Blind), l’association qui défend les non-voyants du royaume, déplore l’absence de communication en la matière. Il est apparemment prévu que les personnes souffrant de cécité puissent, comme avant, continuer à signer les reçus de leur carte bancaire. Or d’après plusieurs enquêtes menées par la RNIB, il ressort malheureusement que la plupart des différentes banques interrogées, ainsi que les organismes en charge de l’émission de cartes bancaires, ne sont pas au courant de cette modalité particulière. Ils ne risquent donc pas d’en informer les commerçants. L’Institut, qui juge la situation « shocking » (sic) menace, si rien n’est fait pour améliorer la communication, à destination du public et des commerçants, de révéler les noms et de jeter l’opprobre sur les plus mauvais élèves (« name and shame », en anglais dans le texte)?