Gemalto revient à la charge sur Wavecom

Hostile ou arrangeant ? Soutenu par ses investisseurs, Gemalto persiste dans ses intentions d’un mariage avec Wavecom…

Dans un entretien avec Les Echos de ce 16 octobre, Olivier Piou, dg de Gemalto confirme sa proposition d’OPA sur le français Wavecom, spécialiste des solutions « machine-to-machine« .

Une offre d’achat avait été officialisée le 6 octobre dernier. Mais les administrateurs de Wavecom l’ont vigoureusement rejetée, l’estimant « hostile, sous-évaluée et ne répondant pas aux intérêts des actionnaires et des salariés de la société« .

Cette OPA est intervenue après plusieurs mois de discussions infractueuses. Gemalto (issu de la fusion d’Axalto et de Gemplus en 2006) propose un montant ‘cash’ de 110,6 millions d’euros qu’il estime très intéressant en se basant sur la cotation du 3 octobre – date qui n’était pas brillante pour la Bourse, qui accumulait baisses sur baisses. L’offre représenterait une prime de 72% par rapport au cours de cette période (globalement le CAC a perdu 30% depuis le 1er janvier, tandis que Wavecom a reculé de 40%).

Le dg de Gemalto soutient à nouveau son argumentation : il propose un « véritable projet industriel » capable de garantir son développement, notamment à l’international, soulignent les candidats acheteurs. Spécialiste des cartes SIM utilisées dans les services de téléphonie mobile, Gemalto est convaincu qu’il peut y avoir une synergie avec les applications industrielles chez Wavecom, dans le secteur de la logistique et des transports, par exemple.

« Notre projet industriel permettra d’accélérer la croissance de Wavecom tout en renforçant sa présence à l’international et en développant d’importantes synergies. Notre offre de 7 euros encashpar action, soit une prime de 72 % par rapport au cours de clôture de la veille de l’annonce, est très intéressante pour les actionnaires« , souligne Olivier Piou.

« Les applications du «machine to machine» utilisant les réseaux de téléphonie mobile sont déjà nombreuses. Et elles vont se multiplier, que ce soit dans la gestion de flottes automobiles, le télé-relevé de compteurs ou encore la télésurveillance d’appareils de soins médicaux à domicile« , souligne Olivier Piou, qui croit au développement de ce marché.

Pour ce qui est des « synergies potentielles » résultant de l’intégration de Wavecom, le patron de Gemalto les chiffre «jusqu’à 10 millions d’euros en année pleine» grâce à la mise en commun des moyens administratifs, informatiques et logistiques, ainsi qu’aux économies résultant du retrait de la cote de Wavecom.

Les dirigeants de Wavecom attendent la date du 22 octobre prochain pour expliquer leur position, à l’occasion de la présentation des résultats trimestriels. La firme qui compte environ 500 salariés, anticipe un recul de son chiffre d’affaires annuel. Certaines sources parlent d’un montant inférieur à 150 millions, contre 202 millions l’an passé.