Geo-événement 2006 : la géomatique se cherche

Le secteur de la géomatique ? entendons « information géographique » et « informatique cartographique ? est en pleine effervescence et même révolution. Au programme, l’émergence des portails Internet et la 3D

Secteur encore peu connu, la

géomatique regroupe les activités à forte composante technique de la géographie, de la cartographie et des informations et bases de données qui leurs sont associées. eCs activités ois chaque année en France. Un marché qui a tenu salon, le Geo-événement 2006. L’occasion de faire le point et de constater l’effervescence qui règne autour de technologies pleines d’avenir mais qui sont encore largement en devenir. L’information géographique a connu en 2005 une révolution, qui a débutée le 28 juin, lorsqu’un célèbre moteur de recherche a lancé Google Earth. Première vague qui a été suivie dans la foulée par Virtual Earth de Microsoft. Ces services n’avaient pourtant rien de bien neuf, puisque depuis plusieurs années déjà la Nasa propose World Wind. Mais à la différence de l’agence spatiale américaine, l’arrivée des images satellitaires sur les grands portails Internet a démocratisé d’un coup de baguette magique un domaine qui restait jusqu’à présent l’apanage d’un nombre limité de spécialistes. Une révolution aussi quant à l’usage de la cartographie, qui est devenue accessible gratuitement, et qui en même temps s’est accompagnée d’une interface simple en quasi 3D. Certes, les solutions proposées par les moteurs de recherche n’ont pas grand-chose à voir avec les offres professionnelles. Mais en passant de la confidentialité au grand public, ces images de la Terre sont devenues pleines de promesses, au point que les professionnels eux-mêmes en sont venus à les adopter rapidement. Cette appropriation ne pouvait se faire sans apporter une valeur ajoutée. Elle est venue du format de fichier ‘klm’ retenu par Google Earth, qui permet de coller sur une carte photographique des modèles en 3D. C’est peut-être là d’ailleurs qu’est la véritable révolution que connaît le secteur? Avec la carte devenue accessible à tous, et dans une résolution de plus en plus fine, la 3D est en passe de devenir une exigence qui va redonner le pouvoir aux professionnels de l’information géographique. Car ils pourront répondre à une demande qui échappera aux Google, MSN et autres Yahoo, de compléter une simple photographie – aussi (peu) précise soit-elle – avec des données véritablement exploitables. Alors, les utilisateurs occasionnels auront compris la valeur ajoutée et l’expertise réelle des acteurs de ce marché. La demande se fera plus précise, et surtout le service pourra être monétisé à sa juste valeur. Sans oublier qu’avec des projets comme Galileo (le GPS européen) et l’explosion du GPS, la géolocalisation et la cartographie géographique sont devenus des domaines porteurs. L’étape suivante, dont les outils existent déjà, sera probablement de démocratiser l’information géographique au travers des plates-formes de traitement de l’information, de gestion de type ERP ou CRM, de logistique, et de l’adapter au nomadisme et à la mobilité. Malgré l’arrivée des portails Internet, le chiffre d’affaires des acteurs du marché a connu une légère hausse. Elle devrait s’accélérer dans les années à venir.