Iliad (Free) s’empare d’Altitude Telecom -et du WiMax

Très belle opération pour le deuxième FAI français qui prend une place stratégique dans le marché hautement porteur du WiMax

Free pourra désormais vendre du WiMax au niveau national, technologie qui permet des accès Internet à haut débit et sans fil dans les régions non couvertes par l’ADSL. Cette nouvelle corde à l’arc du trublion des FAI a été rendue possible grâce au rachat par Iliad (maison mère de Free) d’Altitude Telecom, seul opérateur à détenir pour le moment une licence nationale WiMax. Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé mais elle porterait sur 20 millions d’euros. La transaction prévoit que le groupe Iliad conserve les activités WiMax et grand public. Jean-Paul Rivière, au travers de la société Altitude Développement dont il est l’actionnaire majoritaire, s’est porté acquéreur des activités entreprises et collectivités précédemment opérées par Altitude Telecom. En clair, le grand public pour Free et les entreprises pour Altitude.

« Cette opération entre deux entrepreneurs permettra d’optimiser le projet d’entreprise de chacun : le grand public pour le Groupe Iliad et le monde des professionnels pour Altitude Développement », explique Jean-Paul Rivière. C’est une très belle opportunité pour Free qui pourra ainsi élargir sa base de clientèle grâce à cette technologie alternative, de boucle locale radio (BLR) qui fait ses preuves. Xavier Niel, directeur délégué en charge de la stratégie chez Iliad souligne que le « le WiMax est une option pertinente à horizon 3-5 ans pour le développement du groupe en complément des activités actuelles de Free ». Alternative à l’ADSL en zones enclavées « Cette technologie nous paraît intéressante et nous avons estimé que nous ne pouvions pas nous permettre de ne pas l’avoir dans notre portefeuille », a déclaré de son côté Olivier Rosenfeld, directeur financier du groupe. Le fait est que le WiMax s’affirme aujourd’hui comme l’alternative numéro un à l’ADSL. Altitude Telecom, seul détenteur d’une licence nationale WiMax (fréquence 3,5 Ghz) octroyée par l’ARCEP (ex ART), a mené à bien différents déploiements. On dénombre déjà trois départements qui ont opté pour cette solution: l’Orne, la Vendée et le Calavados. Altitude Telecom y a déployé cette technologie, aujourd’hui. Le haut débit est quasiment disponible pour les habitants, les entreprises ayant été servies les premières. Une trentaine de pylônes ont été installés, suffisant pour couvrir le département. Le projet a exigé un investissement de 7,9 millions d’euros. Simple à déployer, le WiMax permet de proposer des abonnements à des prix raisonnables. Dans l’Orne, l’accès à 1Mb/s sera facturé (par Altitude Telecom) à 39 euros par mois et à 45 euros avec la voix. Il n’est néanmoins pas possible de faire transiter la télévision comme avec l’ADSL. Mais aussi concurent de la 3G Ce rachat tombe au très bon moment. En effet, poussée par le gouvernement, cette technologie est sur le point d’élargir son influence puisque de nouvelles licences régionales vont être attribuées. Free ne pouvait rêver meilleure position. « Plutôt que de participer à une attribution de licences régionales, nous voulions être certains d’avoir une licence nationale », précise Olivier Rosenfeld. Enfin, le FAI pourrait égalemement offrir des solutions mobiles à haut débitet venir titiller les offres 3G d’Orange et SFR. Car le WiMax, beaucoup plus souple que le Wi-Fi, pourrait vite s’imposer comme la norme du haut débit sans fil dans les villes. De là à imaginer Free opérateur mobile, il n’y a qu’un pas! « Le WiMax sera à l’ordinateur portable ce que l’ADSL est à l’ordinateur de bureau », assure Jean-Paul Rivière. Cette technologie pourrait donc venir concurrencer frontalement la troisième génération de téléphonie mobile, la 3G qui permet également l’Internet mobile mais à un débit moins élevé. Pour autant, les spécialistes ne prévoient pas de décollage du ‘WiMax métroploitain’ avant 2007. Mais selon Altitude Telecom, le nomadisme représentera dès cet horizon, le premier marché du WiMax. Pour l’opérateur, le marché global du WiMax représentera en France plus de 400 millions d’euros en 2010. Le WiMax, c’est quoi?

Evolution du Wi-Fi, et reprise du concept de boucle locale radio (BLR), le WiMax (World Interoperability for Microwave Acces) est une technologie hertzienne sans-fil dans la bande des fréquences de 3,5 Ghz. Elle promet, sur le papier, un débit de 70 Mbit/s avec une portée de 50 kilomètres. En réalité, les opérateurs parlent plutôt de 12 Mbit/s et de 20 kilomètres. Mais avec quelques dizaines de stations de base, il est possible de couvrir tout un département. Il suffit ensuite d’installer des antennes relais sur les cheminées des habitations.