Innovation : l’UE en retard

Un rapport de la Commission de Bruxelles montre qu’en 2003 les sociétés du Vieux Continent, particulièrement les françaises ont moins investi en R&D que leurs concurrentes américaines et asiatiques

Le bilan des investissements de recherche et développement(R&D) des entreprises de l’Union européen publié à la mi-décembre dressé par la Commission de Bruxelles révèle un écart structurel important entre l’Europe, l’Amérique et l’Asie. Non seulement les sociétés des pays de l’Union ont moins investi dans la recherche et l’innovation mais en plus la faible croissance économique a accru cette crise.

Avec 100.8 milliards d’euros, les 500 plus grandes entreprises européennes ont réduit leurs investissements de 2% en 2003. Comparativement les 500 plus grandes entreprises n’appartenant pas à l’Union totalisaient elles, 195 milliards d’euros, soit une augmentation de l’investissement de 4%. Ce score est principalement dû aux sociétés américaines, mais les entreprises japonaises font aussi mieux que les européennes avec 2,8% de hausse. Le résultat est particulièrement mauvais pour la France, les dépenses de R&D des 66 plus grandes entreprises y ont globalement régressé de 6,7%. La spécialisation sectorielle en Europe sur des industries traditionnelles, où l’on investit moins en recherche que dans la haute technologie, explique en partie ce décalage. Autre facteur qui explique ce mauvais résultat, la France peine à attirer des centres de recherche étranger en nombre suffisant pour rester compétitif sur le marché de l’innovation et du Hi-Tech et ce, malgré la récente implantation d’un centre de R&D LG electronics à Villepinte (lire notre article). Les budgets de R&D des entreprises sont souvent corrélés au chiffre d’affaires. Le taux de R&D est plus faible en Europe, il était de 3,2% en 2003 contre 4,5% pour les entreprises des autres continents. L’Europe a deux fois plus d’entreprises positionnées sur des secteurs traditionnels (comme l’automobile) que dans l’informatique qui ne représente que 3,2% du chiffre d’affaires des entreprises européennes recensées contre 15,5% des non-européennes. Pour 2004, des entreprises comme Renault, Total ou Stmicroelectronics prévoient néanmoins une augmentation des dépenses dans ce secteur. Les dix premières entreprises françaises

Classement des entreprises par investissements autofinancés dans la recherche et développement en 2003, en millions d’euros et en % du chiffre d’affaires Aventis (Pharmacie et biotechnologies) : 2,924 soit 16.4%, PSA Peugeot, Citroën : 2,098 soit 3.9%, Renault : 1,737 soit 4.6%, Alcatel : 1,593 soit 2.7%, Sanofi-Synthélabo :1,316 soit 16.4%, STMicroelectronics (puces électroniques) :921 soit 16.1%, Michelin :711 soit 4.6%, Total : 667 soit 0.6%, Snecma (aéronautique) :624 soit 9.7%, Valeo :564 soit 6.1% En volume, l’industrie traditionnelle reste en bonne place.