Le piratage de logiciels progresse encore

Contrefaçon et téléchargements illégaux sur le Net sont les deux mamelles d’un cauchemar évalué à 29 milliards de dollars en 2003

Toujours plus! Le piratage de logiciels prend chaque année un peu plus d’ampleur. En 2003, selon la Business Software Association (BSA), qui réunit les plus grands éditeurs mondiaux, le marché noir du soft a atteint 29 milliards de dollars soit plus de la moitié de la valeur globale du marché, estimé à 51 milliards de dollars.

Une progression qui s’explique par deux phénomènes. La contrefaçon asiatique, malgré les opérations anti-piratage, est plus forte que jamais. La BSA a ainsi indiqué que la région occupe toujours le deuxième rang mondial du piratage, les versions illégales de logiciels y représentant plus de la moitié des logiciels installés. En Chine et au Vietnam, ce taux dépasse les 90%. Deuxième phénomène: les téléchargements sur Internet. Avec l’explosion des accès haut débit, les applications se retrouvent notamment dans les plate-formes de peer-to-peer ou dans les sites « warez ». Pour endiguer le phénomène, la BSA multiplie les initiatives. L’association s’est ainsi associée aux autorités pour lutter contre les groupes organisés spécialisés dans le commerce de logiciels piratés. En avril, plusieurs réseaux de distribution ont été démantelés en Grande-Bretagne, en Allemagne et aux Etats-Unis et des logiciels ont été saisis pour une valeur totale de 50 millions de dollars. L’association a également décidé de ré-utiliser l’arme de la dissuasion contre les entreprises qui utilisent illégalement des logiciels en faisant tourner par exemple une application sur plusieurs postes. Selon le BSA France, 43% des logiciels installés en entreprise sont piratés. L’association a donc relancé une grande campagne de sensibilisation soulignant les risques du piratages et surtout les risques encourus: jusqu’à 1,5 million d’euros d’amende et trois ans d’emprisonnement peuvent être prononcés. Cela suffira-t-il? Vu l’ampleur du phénomène, on peut en douter. Et craindre le retour d’opérations coup de poing en entreprises pour venir vérifier « in situ » que les entreprises disposent bien de leurs licences?