L'iPhone trop gourmands pour les réseaux mobiles

A en croire un spécialiste de l’Idate, le trafic de données par mobiles causerait de sérieux problèmes de saturation des réseaux. En cause, les clés 3G ou encore les smartphones tels que l’iPhone d’Apple.

Lorsque certains spécialistes se posent la question de savoir si le mieux est l’ennemi du bien, ils constatent que l’utilisation de certains moyens de communication peuvent nuire à la qualité de réception.

Selon Pierre Carbonne, analyste de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe), «on assiste à une congestion du réseau dans les zones urbaines, aux heures de pointe». Interrogé par l’agence de presse Reuters, il précise alors que la généralisation des smartphones et d’ordinateurs portables équipés d’une clé 3G devrait contraindre les opérateurs à repenser leurs réseaux, plutôt conçus pour transmettre la voix et du texte.

De même, Pierre-Alain Allemand, directeur général des réseaux du groupe SFR explique qu’« un appareil du type de l’iPhone d’Apple consomme 30 fois plus qu’un téléphone portable classique et une clé 3G représente 450 fois plus de trafic ».

Il faut dire que les ventes d’iPhone provoquent en général une hausse conséquente du trafic via la 3G. L’an dernier, L’institut d’études et de sondage Médiametrie avait scruté 62 sites pour connaître l’impact de l’iPhone 3G sur les consultations du Web. Le rapport avait alors établi qu’entre le 17 et le 31 juillet 2008, 37.423 visites quotidiennes en moyenne provenaient de l’iPhone. Certains jours connaissant même des pics dépassant les 40.000 visites.

Un constat peut donc être clairement établi entre d’un côté une très nette progression du trafic avec de l’autre un manque en matière d’investissements dans les infrastructures des réseaux. Voilà pourquoi, en réaction à cette hausse du trafic, plusieurs opérateurs ont choisi de fixer un plafond de téléchargement à leurs clients. Au-delà d’un certain seuil, l’opérateur ne garantit alors plus la qualité du service. Une solution de demi-mesure.

Reste la question de savoir vers quelle orientation vont se positionner les opérateurs. Soit investir sans forcément déployer plus d’antennes-relais ou transférer une partie de ce trafic de données vers le téléphone fixe. Selina Lo, directrice générale de l’équipementier wifi Ruckus Wireless, suggérait de supporter les capacités du réseau 3G en multipliant les bornes wifi publiques. Un retour vers le futur ?