MIPS (1) : la photo numérique dans tous ses états

Le salon Multimédia Image Photo Show (MIPS 2006) fermera ses portes ce lundi. La forte fréquentation vient confirmer l’intérêt et le succès de la photo numérique, qui dépasse désormais la photographie argentique

2005 aura été une année charnière. Pour la première fois, le taux d’utilisation de l’appareil photo numérique aura dépassé celui de l’argentique (les appareils photo classiques avec pellicules).

Ainsi en 2005, selon GFK, 4,5 millions d’appareils photo numériques ont été vendus en France. Et Ipsos annonce un taux d’équipement de 46 %, soit 12 millions des foyers. L’activité du tirage photo sur papier profite de la manne du numérique, avec environ 500 millions de tirages pour un marché dont la croissance annuelle est de l’ordre de 50 %. Le numérique – avec son immédiateté, sa facilité d’utilisation, voire son intuitivité, son aspect ludique et surtout l’absence du coût d’achat de la pellicule argentique et le développement qui n’est qu’une option – bouleverse l’usage de la photo. 9,5 milliards de photos numériques ont été prises dans le monde ! Hier, les tirages papier venaient enrichir l’album familial d’autant de souvenirs des petits et grands moments de la vie. Et souvent terminaient au fond d’un tiroir ! Aujourd’hui, la photo numérique est stockée, voire surstockée, et de nouveau imprimée. Ainsi, 1 français sur 2 développe ses photos, soit en faisant appel à un professionnel – 47 % des utilisateurs ont donné des photos numériques à développer, dont 15 % via Internet pour 140 millions de tirages – et 37 % impriment eux-mêmes leurs photos à domicile (GFK). Autre spécificité de ce marché qui marque bien son évolution, 62 % des utilisateurs d’appareils photo numériques sont des femmes. Mais le changement le plus profond induit par le numérique est probablement culturel. Il marque une rupture, celui du passage de la tradition de l’écriture, et pour certains sociologues l’abandon de la lecture, à la culture de l’image. Avec un nouveau phénomène comportemental en réelle rupture avec le passé, l’échange et le partage des photos. Décidément, la photographie numérique mérite bien son salon !