Ouverture de Windows: Bruxelles attend toujours

Microsoft n’a encore fourni aucune documentation à la Commission européenne, une semaine après son annonce ‘historique’ de diffuser le code source de Windows

Microsoft aime les effets d’annonce… Mais les actes ont parfois du mal à se joindre aux paroles. Une semaine après avoir annoncé son intention de divulguer certaines parties du code-source de Windows, afin de répondre aux exigences de Bruxelles, la firme n’a toujours pas fourni à la Commission toutes les informations à ce sujet, a indiqué mardi le commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes.

« Nous n’avons pas encore reçu tous les détails de cette annonce de la part de Microsoft. Quand ce sera le cas, nous l’examinerons soigneusement, avec l’assistance de l’expert technique », a déclaré Neelie Kroes, lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Le 25 janvier, Microsoft annonçait: « Nous allons aussi accorder des licences pour le code source même de Windows« . « Ce code est l’ADN du système d’exploitation Windows, (…), c’est la documentation ultime que nous pouvons fournir ». Microsoft estime que cette mesure va « bien au-delà des exigences de la Commission ». « Même si nous pensons être en totale conformité avec la décision de 2004, nous souhaitons écarter tout soupçon que la documentation technique de Microsoft est insuffisante », a-t-il justifié, espérant que l’exécutif européen renoncerait à lui imposer de nouvelles amendes. Quelques jours après, Bruxelles montrait son scepticisme. la Commission a jugé que l’ouverture par Microsoft à ses concurrents de son système d’exploitation Windows n’était « pas nécessairement » la meilleure réponse à ses exigences. « C’est la qualité de l’information qui importe et non la quantité », a déclaré Jonathan Todd, porte-parole européen à la Concurrence. « Ils pourraient nous donner un demi-million de pages, mais si ce n’est pas l’information appropriée pour que les concurrents puissent élaborer des logiciels compatibles avec Windows, alors cela signifie qu’ils ne se conforment pas à nos exigences », a-t-il ajouté. Mais pour le moment, les annonces de Microsoft restent verbales. Et la firme est toujours sous le coup d’une éventuelle amende journalière de 2 millions d’euros pour non-respect de ses engagements.