Penny Black : Microsoft veut faire payer les e-mails

Le mail payant, c’est pour demain, annoncent les opérateurs, qui se réfugient derrière le « spam » pour justifier leur projet.

Microsoft a présenté son projet d’e-mail payant, surnommé Penny Black. Il y a un certain temps déjà -en 1830 !- la poste britannique avait révolutionné le courrier postal en créant le Penny: c’était le premier timbre-poste. Une révolution, car jusque-là le paiement s’effectuait à réception du courrier, selon des méthodes complexes de calcul du coût, intégrant le volume et le poids du courrier, ainsi que la distance parcourue. Le « Penny » de la British Post était proposé en rouge et en noir.

De nombreux opérateurs Internet s’interrogent sur le coût d’un mail, qui jusqu’à présent était gratuit. Un sacré manque à gagner, sauf pour les sociétés spécialisées dans la composition et l’expédition de campagnes d’e-mailing. Les opérateurs réfléchissent donc à des méthodes permettant de facturer à la source. Et ils se réfugient derrière l’argument de la multiplication du « spamming » pour affirmer que le paiement des e-mails aura un effet régulateur. Plusieurs systèmes d’évaluation des coûts existent ou sont à l’étude, qui prennent en compte l’occupation de la bande passante, ou le volume mémoire mobilisé. Mais ils pourraient demain prendre la forme d’un paiement cash par e-mail, par analogie avec le timbre-poste. Le projet de Microsoft reprend les diverses formes de calcul du prix des e-mails, dont une version prépayée. L’expéditeur pourrait acquérir un forfait des 10, 100 ou 1.000 tickets prépayés, qu’il consommerait au fur et à mesure de ses besoins. L’idée sourit tout particulièrement aux fournisseurs d’accès et de messagerie instantanée. Dans la communauté Internet, les commentaires vont bon train. Ce n’est pas tant la perspective de payer les e-mails qui inquiète, mais plutôt celle de confier à Microsoft la gestion de ce service !