VOD : Rewind TV d’Orange attaqué par la concurrence

L’association des opérateurs télécoms dénonce l’accord exclusif de VOD entre France Télécom et France Télévisions

Depuis juillet dernier, un nouveau service de vidéo à la demande créé le trouble entre France Télécom et ses concurrents directs que sont Neuf Cegetel et Free. A cette époque, l’opérateur historique annonce le lancement de Rewind TV.

Cette offre de VOD permet aux abonnés d’Orange de visionner sur leur PC, écran TV ou leur mobile, les programmes diffusés sur France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô (hors journaux et films). L’intérêt du service est de permettre de voir et revoir à loisir les émissions ou les séries qu’ils ont manqué, au moment où ils le veulent. Les programmes disponibles couvriront une période de 30 jours. Le service sera totalement gratuit pour les clients d’Orange (offres IPTV ou mobile). Le service doit être lancé à la fin de l’année.

Très vite les choses se gâtent. Car France Télécom et France Télévisions ont signé un accord d’exclusivité pluriannuel. La concurrence s’étonne du caractère exclusif de cet accord et fait part de sa surprise à Patrick de Carolis, président de France Télévisions et à Michel Boyon, président du CSA, le Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Jacques Veyrat, patron de Neuf Cegetel explique : « s’il devait être confirmé, cet accord constituerait une atteinte grave à la mission de service public des chaînes du groupe France Télévisions, notamment au regard de leurs obligations ».

Plus de deux mois plus tard, face à l’inertie des administrations concernées (CSA, Arcep), l’association Aforst qui réunit des opérateurs télécoms concurrents de France Télécom, a décidé de saisir le Conseil de la concurrence, révèle les Echos.

L’association réclame d’abord que l’accord entre les deux géants ne soit plus exclusif. Elle exige par ailleurs que Rewind TV ne soit pas lancé tant qu’un service similaire (et donc un accord identique) soit disponible chez au moins un des concurrents de France Télécom.

L’Aforst estime qu’il y a ici entente et abus de position dominante et que le service relève de la vente liée puisqu’il faudra être abonné d’Orange pour profiter du service.

Enfin, l’association dénonce les conditions de l’accord entre les deux groupes « discriminatoires et non transparentes »car sans appel d’offres.

A l’époque de l’annonce du service,Orange avait indiqué que le problème n’a pas lieu d’être. L’opérateur affirme qu’il s’agit « d’un partenariat classique ». Quant à France Télévisions, il souligne que « le périmètre et la durée de l’accord constituent le double motif qui ne justifie pas un appel d’offres ».

Selon Patrice Duhamel, directeur délégué aux programmes, cité par le quotidien économique, « Les concurrents de France Télécom peuvent parfaitement » s’approvisionner auprès d’autres chaînes de TV. Et d’ajouter que le contrat d’objectifs et de moyens conclu avec l’Etat « permet expressément à France Télévisions d’avoir recours à des partenariats privilégiés, voire partiellement exclusifs en matière de VOD ».