La ville de Paris fête les 10 ans de la plate-forme open source Lutèce

Lutèce, 10 ans, open source, Paris © Silicon.fr

Lutèce, système de portail libre promu par la ville de Paris, sert de plateforme à de nombreux services municipaux. Une véritable réussite, qui souffle maintenant ses dix bougies.

Lutèce est un des projets logiciels phares de la ville de Paris. Ce moteur de portail libre (en Java et sous licence BSD) est devenu un des piliers de l’open source institutionnel. Il a aujourd’hui 10 ans. L’occasion pour la ville de Paris et ses représentants de faire un bilan sur ce projet, sous la forme d’une table ronde.

« Lutèce a permis de construire un nouveau territoire numérique, avec un large ensemble de services dédiés aux Parisiens. » Nous pensons bien évidemment au site Paris.fr (35 millions de visiteurs par an). Mais ce serait oublier un peu vite que Lutèce est au cœur de nombreux autres sites. Par exemple celui de Météo France, qui rassemble 1 million de visiteurs par jour.

Aujourd’hui, 180 projets Lutèce sont menés par la seule ville de Paris : urbanisme, sport, gestion des encombrants, état civil, gestion des dossiers des élus, etc.

10 ans, et toujours là !

Difficile de ne pas souligner le corollaire entre le rapport Carcenac d’avril 2001 sur l’administration électronique, dont Lutèce – lancé la même année – a été une brillante illustration, et la circulaire Ayrault de septembre 2012 sur l’open source. « Lutèce a dynamisé l’e-administration. Et dix ans plus tard, il est toujours là ! », clame l’un des intervenants.

« Lutèce porte une volonté d’innovation et d’ouverture… des principes [identiques à ceux] du logiciel libre. » Il a aussi su répondre à la demande d’indépendance et d’interopérabilité inscrite dans le cahier des charges initial, « avec un ROI exceptionnel ».

L’absence de licence participe à ce ROI, mais la capitalisation des efforts permet également de réduire les coûts. « On investit une fois et c’est réutilisable “x” fois. » Encore un bénéfice issu directement (mais pas exclusivement) des logiciels libres.

Autre caractéristique du libre exploitée ici, l’aspect communautaire : « [Le projet Lutèce] n’est pas une innovation en chambre, mais un développement guidé par l’usage et les missions au quotidien. » Un gage de pérennité, d’autant plus que « l’ensemble de cette stratégie est soutenue par les élus ».

Et demain ?

La ville de Paris a profité de cet anniversaire pour mettre l’accent sur la nouvelle version de Lutèce, la 4.0. Au menu, une interface utilisateur capable de s’adapter aux différents formats de terminaux (selon les principes du “Responsive Design”).

L’objectif est ici d’adapter cette offre aux terminaux mobiles (smartphones et tablettes), dont l’arrivée est vue comme « une vraie révolution numérique ».

Les intervenants définissent enfin les prérequis pour l’acte 3 de l’e-administration :

  • La réduction des coûts, ou l’open source s’impose comme le choix le plus évident ;
  • Un meilleur rapprochement entre le push (des usagers) et le pull (de l’administration) ;
  • Une intégration de la GED, afin de mettre en place des coffres forts électroniques ;
  • Et bien sûr le cloud (en particulier le SaaS), afin de proposer de nouvelles options de déploiement.

Crédit photo : © Silicon.fr


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