Après OpenTofu, OpenBao : HashiCorp face à un nouveau fork

OpenBao fork HashiCorp Vault

Dans la lignée du projet OpenTofu visant à forker Terraform, OpenBao applique la même logique pour HashiCorp Vault.

Par quoi remplacer HashiCorp Vault ? Une réflexion à ce sujet a pris corps sous l’aile de la Fondation Linux. Elle a abouti au projet OpenBao.

La même question s’est posée pour d’autres produits de l’éditeur américain depuis que ce dernier a abandonné l’open source. Il a plus précisément basculé vers une licence non reconnue comme telle… et qui pose des barrières à la réutilisation du code.

Ce choix tient à une logique que bien des entreprises, à l’image d’Elastic et de Grafana Labs, ont déjà suivie : canaliser les fournisseurs qui se nourrissent de leurs produits sans contribuer en retour.

HashiCorp a opté pour une licence que Couchbase et Cockroach Labs, notamment, avaient déjà adoptée avant lui : la BSL (Business Source License). Elle a pour effet, entre autres, d’interdire d’« embarquer » ou d’« héberger » les éditions communautaires de ses produits dans le cadre de toute offre concurrente destinée à un usage en production.

Un fork de Terraform (gestion d’infrastructure) a émergé en conséquence, sous la marque OpenTofu. Il repose sur la dernière version disponible sous licence open source (MPL).

OpenBao : IBM, partie intéressée

OpenBaoLa même approche appliquée à HashiCorp Vault (gestion de secrets) donne OpenBao – un nom officiellement « provisoire ». Le projet vient se placer sous l’ombrelle LF Edge, qui regroupe les initiatives de la Fondation Linux dans l’edge computing.

En première ligne, des développeurs d’IBM. Le groupe dépend effectivement de HashiCorp Vault à travers ses produits exploitant le middleware Open Horizon.Open Horizon

D’autres entreprises sont dans cette situation de dépendance, à l’instar d’IOTech Systems, à travers EdgeX Foundry (autre projet LF Edge utilisant HashiCorp Vault).

Il a été question d’aller vers EnvKey, mais l’ampleur des modifications nécessaires sur les projets concernés ont convaincu d’opter pour un fork. Sous licence MPL plutôt qu’Apache 2.0, en particulier pour maintenir la compatibilité GPL.

Sur son dernier exercice fiscal (conclu le 31 janvier 2023), HashiCorp a dégagé 475,9 M$ de CA (+ 48,3 %). Ses pertes se sont légèrement réduites d’une année sur l’autre, passant de 290 à 274 M$.

Illustration principale © Pavel Ignatov – Adobe Stock