Accord entre Intel et Altera pour la production de FPGA en 14 nm

Un accord vient d’être scellé entre Intel et Altera portant sur la production de FPGA dans la technologie CMOS Tri-Gate 14 nm de la firme de Santa Clara. Il pourrait modifier la donne dans le secteur des circuits programmables.

Altera a d’ores et déjà opté pour la technologie 20 nm afin de graver ses circuits logiques programmables (dont l’acronyme anglais signifie field-programmable array). L’annonce avait été faite le 5 septembre 2012.

Mais la société basée à San Jose en Californie va également bénéficier de la technologie CMOS 14 nm d’Intel et des transistors « 3D » Tri-Gate associés. L’accord scellé par les deux compagnies a été annoncé le 25/02 dans un communiqué de presse.

Il vise à enrichir le portefeuille d’offres FPGA de la société, mais aussi à répondre à la demande croissante des clients en termes de niveau de performances et d’efficacité énergétique pour des circuits programmables logiques.

Les termes précis (volume, durée et aspect financier) de l’accord n’ont pas été divulgués par les deux parties.

Flexibilité des FPGA associée à des performances très élevées

« Les FPGA d’Altera, en utilisant la technologie Intel 14 nm, permettront aux clients de concevoir les FPGA les plus avancés et performants de l’industrie », a déclaré John Daane, président-directeur général d’Altera.

Cet avantage certain pourrait écarter peu ou prou les concurrents que sont Atmel et Xilinx de certains marchés. En substance, c’est que le PDG d’Altera a déclaré : « … Altera gagne un énorme avantage concurrentiel dans le high end parce que nous sommes la seule entreprise majeure de FPGA à avoir accès à cette technologie. »

Ce sont les systèmes à ultra hautes performances qui sont visés dans des secteurs clés tels que le militaire, les communications filaires, les réseaux dans le cloud ainsi que les applications de stockage et de calcul.

Les nouveaux produits qui seront développés par Altera pourront bénéficier d’une bande passante accrue grâce aux fréquences de transition (Ft) élevées des MOS 14 nm et d’une consommation moindre grâce à la tension d’alimentation plus faible, aux courants de fuite moindre et à la plus grande efficacité énergétique des transistors (gain plus élevé pour un même courant que dans les technologies précédentes).

Un possible clin d’œil aux sociétés fabless

Par ailleurs, l’accord scellé permet à Intel de faire tourner à plein régime ses fabs 14 nm dont la dernière devrait ouvrir à Leixlip en Irlande.

C’est une composante essentielle tant les coûts de ces usines augmentent avec la complexité d’industrialisation croissante liée à la réduction des longueurs de grille des MOS. Il ouvre peut-être la porte à de futurs partenariats allant dans ce sens et pourrait alors positionner Intel comme un possible concurrent de TSMC, UMC ou autre Global Foundries.

De concurrence, il devrait être également question entre les futurs FPGA d’Altera et les circuits de type ASIC. Ces derniers, bien que plus onéreux en termes de développement, sont plus performants que des FPGA implémentant les mêmes fonctions. La donne pourrait dès lors évoluer avec des FPGA gravés en 14 nm.