Numérique : comment faire du cloud un outil de décarbonisation ?

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Dans une démarche de transition vers une modèle plus écologique au sein d’une entreprise, la collecte et l’analyse constantes de données est essentielle. Sans données fiables, aucune optimisation n’est possible !

Aujourd’hui, toute entreprise est amenée à repenser son fonctionnement afin de diminuer son impact environnemental. L’un des axes prioritaires pour amorcer ce changement est de limiter sa consommation d’énergie en matière de numérique, en favorisant des usages, mais aussi des outils, moins gourmands en énergie.

Un des moyens pour une entreprise de réduire ses émissions carbone est de se passer de l’utilisation d’un serveur local pour se tourner vers le cloud. En effet, les ressources des serveurs sont très souvent sous-utilisées, à hauteur de 15% à 40%.

Les raisons ? Des capacités sous-exploitées et un stockage important de données inutiles ou obsolètes. En optant pour le cloud, une entreprise peut réduire ses émissions carbone de 30 à 90%.

Alors, comment agir pour réduire efficacement l’impact numérique de son entreprise, et quelles étapes suivre pour adapter son utilisation du cloud et le transformer en véritable outil de décarbonisation ?

L’emplacement : le critère critique pour un hébergement plus écologique

La plupart des entreprises choisissent un serveur proche de l’endroit où elles se trouvent, sans prendre en considération le lien direct entre le réseau électrique et les émissions de CO2. Pourtant, il est important de rappeler que les data-centers, les fournisseurs de services cloud et même les États n’utilisent pas tous les mêmes sources d’énergie.

En premier lieu, il faut rechercher les fournisseurs cloud qui offrent des informations et des analyses transparentes sur la quantité de CO2 émise par les data-centers et favoriser le “location-based reporting” au lieu du “market-based reporting”. Les entreprises pourront ainsi faire des choix plus éclairés et écologiques tout en analysant les opportunités offertes par les énergies renouvelables, les crédits d’énergie ou encore les accords d’achat d’électricité.

D’autre part, le “mapping” d’électricité verte peut s’avérer utile. Les entreprises peuvent en effet s’appuyer sur des outils comme Electricity Maps. Ce dernier permet de visualiser et comprendre des données sur la production d’électricité et les émissions de carbone qui en résultent dans plus de 50 pays ; à l’image de la France qui utilise l’énergie nucléaire pour alimenter son réseau, ou les pays scandinaves qui utilisent majoritairement l’hydroélectricité. En s’y intéressant de plus près, les entreprises pourront renforcer leur sobriété énergétique, tout en réduisant les coûts.

Enfin, une option intéressante à considérer est celle des fournisseurs multi-cloud, qui ne possèdent pas à proprement parler de data-centers. Cela ne fait pas disparaître le CO2 pour autant, mais permet d’obtenir des conseils neutres sur les options d’hébergement cloud et de mutualisation des infrastructures et la mise à l’échelle des ressources à la demande (“scaling”), pour atteindre le choix d’un cloud plus respectueux de l’environnement et plus économique.

Optimiser l’efficacité des déploiements et favoriser l’audit

L’utilisation d’une approche cloud basée sur la localisation constitue déjà une importante amélioration mais il existe d’autres moyens de réduire davantage ses émissions dans le cloud, en optimisant l’utilisation des ressources par une plus grande efficacité du flux de traitement des données.

Les développeurs peuvent travailler sur l’optimisation de leur code, en utilisant par exemple des outils de monitoring qui identifient les processus qui utilisent le plus de ressources et ainsi les modifier afin d’exécuter la même tâche plus efficacement. Ces outils permettent aussi de mesurer les temps de chargement, d’identifier les “bottlenecks” et d’accepter les recommandations d’optimisation. Cela permet alors aux entreprises d’avoir des applications plus rapides tout en réduisant leur empreinte carbone.

En parallèle, le choix de densité et de dimensionnement des serveurs est essentiel. Au lieu d’exécuter des applications directement sur des machines virtuelles dans le cloud, il est possible d’atteindre des niveaux de densité plus élevés grâce à des solutions de conteneurs dynamiques et de taille adaptée. Cette solution garantit d’avoir la quantité adéquate de ressources pour les environnements de production et de développement, tout en réduisant sa consommation (et sa facture) d’électricité.

Dans une démarche de transition vers une modèle plus écologique au sein d’une entreprise, la collecte et l’analyse constantes de données est essentielle. Sans données fiables, aucune optimisation n’est possible !

La startup française Greenly a par exemple créé une plateforme SaaS qui aide les entreprises à calculer leurs émissions de carbone. Elle leur permet de suivre et de stocker ces données à un seul endroit, et de générer un rapport global certifié de leur empreinte carbone. Elle propose enfin des pistes d’amélioration pour réduire efficacement les émissions de ses clients.

Gardons en tête que l’audit carbone n’en est encore qu’à ses débuts, et de nombreuses études et outils sont régulièrement publiés. La meilleure manière d’améliorer ses pratiques est de rester à l’affût des nouvelles méthodes de mesure afin d’identifier les sources d’émissions les plus importantes. Mais il est aussi possible d’anticiper ces pratiques en intégrant petit à petit le respect de l’environnement au cœur même de la culture de l’entreprise.


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Environnemental Impact Officer
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