Quels formats d’images pour des sites web frugaux ?

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Quels formats d’images privilégier pour réduire l’empreinte écologique d’un site web ? Illustration, à l’appui de deux comparatifs jpeg-WebP-AVIF, de ce qu’implique un tel choix.

Afficher des images, ça consomme combien d’énergie ? Tout dépend du référentiel.

Pour confronter jpeg, WebP et AVIF, Fershad Irani a décidé d’effectuer des mesures au niveau du navigateur. Plus précisément Firefox. L’intéressé s’est servi d’un outil qu’il connaît bien pour avoir notamment contribué à y intégrer des métriques d’émission carbone : Profiler, accessible depuis la console devtools.

Initialement destiné à établir des « profils de performance » dans l’optique d’améliorer Firefox, l’outil sait aussi évaluer, depuis l’été 2022, la consommation d’énergie. Jusqu’au niveau des onglets sur les dernières générations de Mac, si bien que Fershad Irani a choisi de réaliser son comparatif sur un modèle avec puce M2 – avec une version nightly du navigateur.

Avantage aux images WebP…

Base d’expérimentation : une photo de la Voie lactée prise en Tasmanie. Au format jpeg, elle pèse 1,51 Mo. Convertie sur l’application Squoosh avec les paramètres par défaut (c’est-à-dire, pour les deux formats cibles, avec compression), elle ne pèse plus que 421 Ko en WebP et 254 Ko en AVIF.

Chacune de ces images avait sa page HTML, simplement destinée à l’ouvrir. Le contenu : une simple balise <img> avec l’URL, un texte alternatif et les attributs width/length.
La première partie du test a consisté à charger chaque image à trois reprises, en vidant systématiquement le cache. Dans un deuxième temps, on les a chargées sans vider le cache, mais en fermant à chaque fois le navigateur.

Sur le premier tests, les résultats (exprimés en microwattheures) sont les suivants :

> jpeg : 103, 110 et 109 µh
> WebP : 103, 106 et 100 µh
> AVIF : 137, 137 et 133 µh

Sur le deuxième test :

> jpeg : 79, 141 et 118 µh
> WebP : 116, 119 et 69 µh
> AVIF : 158, 151 et 74 µh

L’un dans l’autre, le WebP apparaît comme le moins gourmand des formats. Le jpeg n’est pas loin derrière. L’AVIF est plus en retrait.

En plus de la taille restreinte de l’échantillon et des incertitudes que suscitent les écarts importants sur le deuxième test, on aura noté que le comparatif exclut toute la phase amont. C’est-à-dire l’encodage, l’hébergement… et surtout le transfert des données.

… ou à AVIF

Chez Greenspector, on a intégré la question du réseau… très indirectement, dans un comparatif publié l’an dernier et opposant également les formats jpeg, WebP et AVIF.

L’entreprise française n’a pas mesuré de consommation sur la partie transfert, mais elle a réalisé ses évaluations sur trois types de connexions : Wi-Fi, 3G et 2G. Avec non pas une, mais trois images sources : un coucher de soleil, une plage en journée et un panneau d’affichage.

Greenspector publie les résultats de cinq tests, réalisés par l’intermédiaire de ses propres outils, sur un Galaxy S10 avec Chrome.

De manière générale, la consommation – exprimée en milliampèreheures – est similaire sur connexion Wi-Fi. Illustration avec la première image. À qualité visuelle équivalente sur le paramétrage par défaut de Sqoosh, le fichier jpeg (289 Ko) consomme environ 0,26 mAh. Le WebP, environ 0,24 mAh. L’AVIF, environ 0,23 mAh.

L’écart se fait sur les liaisons à débit plus faible. En 3G, l’AVIF prend un avantage de l’ordre du dixième de mAh sur les deux autres formats. En 2G, il consomme presque deux fois moins que le jpeg (2,6 vs 1,4 mAh).

On retrouve des écarts similaires sur les autres images, mais l’écart absolu est moins grand de par la plus petite taille des fichiers (cible de compression JPEG@70 sur l’image 2, cible « basse qualité » sur l’image 3).

Greenspector reconnaît qu’il faut aussi prendre en compte la consommation CPU. Sur ce front, le format AVIF est plus gourmand, en tout cas sur la première image.

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Photo d’illustration © peach_fotolia – Adobe Stock