Chine : Huawei nous ouvre les portes de son centre de R&D de Shanghai

Shanghai, vue nocturne sur le fleuve (photo © christophe lagane)

Depuis son centre de R&D de Shanghai, Huawei nous fait la démonstration de l’efficacité d’une solution maison de virtualisation des postes de travail.

De notre envoyé spécial à Shanghai (Chine) – Créé en 1987 par Ren Zhengfei autour de l’offre de solutions pour les opérateurs de télécommunication, Huawei a élargi ses activités aux produits destinés aux consommateurs (les terminaux mobiles) et, depuis un an, aux entreprises. Des basiques commutateurs et routeurs hérités de l’activité télécom aux solutions verticales de bout en bout pour les secteurs de la santé, de l’éducation, du transport, des villes, de l’énergie, de l’architecture, en passant par le paiement mobile, le stockage, la visioconférence et, naturellement, le cloud computing, l’offre de Huawei aux entreprises se veut éclectique, voire inattendue.

Par exemple avec ce distributeur de billets (ATM) agrémenté d’un lecteur d’empreintes et d’une solution de vidéoconférence intégrée pour communiquer avec son chargé de compte. Une offre non encore commercialisée. Huawei déclare être en discussion avec la China Industrial Bank pour implanter ces distributeurs de luxe dans les hôtels, centres d’affaires et autres aéroports. Une diversité des offres qui témoigne de l’ambition de l’équipementier sur ce marché, à l’heure où certains de ses concurrents s’en éloignent. Pour son premier exercice, la division entreprise a généré l’équivalent de 1,8 milliard de dollars, soit 5 % environ des 32,4 milliards de chiffre d’affaires en 2011.

Faire connaître l’activité entreprise

C’est pour mieux faire connaître cette activité nouvelle que l’équipementier nous a invités à découvrir ses centres de R&D en Chine. Avec un premier, et rapide, passage à Shanghai où, installée depuis une dizaine d’années, l’entreprise de Shenzhen a inauguré l’un de ses 23 centres de R&D (dans le monde) dans la partie est de la mégapole il y a deux ans.

À la démesure du pays, le bâtiment tout en longueur s’étale sur 1 km de long sur 5 étages. Pas moins de 10 000 ingénieurs y travaillent, sur les quelques 60 000 que compte Huawei (pour un total de 140 000 salariés). Avec une particularité : le centre de Shanghai est exclusivement dédié au développement de produits sans fil.

Le cloud computing maison appliqué en interne

Faute de pouvoir apprendre sur quoi travaillent effectivement les équipes de Shanghai, nous avons pu constater l’intérêt d’une architecture cloud computing mise en œuvre dans les locaux à travers une solution de virtual desktop. L’intégralité des postes de travail est virtualisée par l’intermédiaire de thin clients et d’un OS de virtualisation, tous les deux développés par Huawei nous assure l’entreprise. Ils relient écrans, claviers et souris à un datacenter de 600 serveurs lames. Soit 20 postes par serveurs qui fournissent l’ensemble des ressources nécessaires aux utilisateurs.

Cette centralisation des postes permet de mieux partager les ressources processeur et de stockage, tout en offrant une plus grande mobilité aux employés, qui peuvent ainsi se connecter à leur session depuis n’importe quel terminal. En outre, la suppression des unités centrales a réduit la consommation électrique de 71 % et éliminé les nuisances sonores. Il est vrai que, outre la présence d’une seule employée dans l’open space qu’il nous a été donné de visiter, le lieu affichait un silence monacal.

Maintenance simplifiée

Surtout, la solution de desktop dans le cloud a simplifié l’administration de l’IT de manière drastique. L’équipe de maintenance et support est ainsi passée de 200 personnes à 6, affirme Huawei. Impressionnant. Qu’on se rassure, l’équipementier assure que les 194 autres employés de la division n’ont pas été priés de partir et ont été employés à d’autres tâches au sein du centre de R&D. Ce qui ne sera pas nécessairement le cas des clients potentiels qui adopteront cette solution mise en œuvre en interne tant à titre d’efficience que de démonstration.

Crédit photos : Christophe Lagane