e-Mailing : comment Mailjet a basculé sur Google Cloud

François Fanuel, responsable des opérations chez Mailjet

Spécialiste de l’e-mailing, Mailjet a finalisé la migration de ses infrastructures chez Google pour profiter de la flexibilité du Cloud.

Créé en 2010, Mailjet est une plate-forme d’emailing marketing et transactionnelle qui envoie 1,5 milliard d’e-mails par mois en moyenne pour le compte de 100 000 entreprises clientes.

L’entreprise affiche un fort focus sur les développeurs, avec des API pour l’intégration des applications, et aux responsables marketing, avec des outils de gestion de campagnes.

En 2016, la société française, installée dans 8 pays et couvrant 150 régions, a fait le choix du Cloud public, celui de Google en l’occurrence.

« Quand je suis arrivé, en février 2016, nous devions faire face à l’explosion de la croissance, qui double tous les ans, à travers des besoins de déploiements d’infrastructure plus rapides et de gestion de piques de charge à l’image du récent Black Friday », explique François Fanuel, responsable des opérations (photo ci-dessus). « Le choix du Cloud public s’est imposé. »

Jusqu’alors, Mailjet avait fait le choix de l’hébergement de serveurs dédiés. « L’avantage était le coût, mais l’inconvénient était le manque de flexibilité », témoigne François Fanuel.

Le coût ? « L’applicatif de Mailjet était construit sur un serveur dédié, et n’était pas optimisé pour le Cloud élastique dont le gain économique se trouve dans possibilité d’allumer et d’éteindre les VM à la demande », explique notre interlocuteur. « Tout l’enjeu de la transition est de transformer l’applicatif pour aller dans le Cloud. »

1 200 VM, 300 To

Une transition qui s’est opérée à partir d’avril 2016 avec un premier serveur de routage d’e-mailing dans le Cloud public.

« Aujourd’hui, 80% des composants infrastructure sont migrés. Et on commence à rentrer dans un moment ou l’on fait de l’élastique pour workload allumé à la demande, notamment dans le frontal utilisateur. » Ce qui se traduit par 1 200 VM exploitées en permanence et 300 To de stockage attaché.

Applications et méthode de déploiement sont donc transformées. « On finit la partie qui va commencer à nous apporter des économies financières en passant de l’infrastructure allumée 24/7 à une infrastructure allumée à la demande. Les première briques sont prêtes, dans le détail jusqu’à un modèle où tout sera dans ce mode élastique, sauf la base de données. »

Pour cette dernière, néanmoins hébergée dans le Cloud, « c’est plus compliqué ». François Fanuel reconnaît ne pas encore avoir trouvé la solution pour la rendre « élastique » au même titre que le reste.

Mais plus que les économies, c’est la « scalabilité » que cherche Mailjet. « Sur un modèle de croissance la capacité de planning est plus problématique que le budget », considère notre interlocuteur. Le diffuseur doit répondre aux fortes périodes d’activités des clients européens et d’outre-Atlantique.

« Entre la moyenne et les pics d’activité, il y a un facteur 12, précise le responsable. Notre activité est extrêmement aigüe car les clients utilisent les meilleurs créneaux horaires en même temps. Notre objectif est de faire varier le nombre de VM en fonction de l’activité. »

S’il reconnaît qu’en période de pic, comme le Black Friday, « on mobilise des ressources humaines », le reste du temps la gestion des ressources machines est automatisée selon un système de seuil fixé par Mailjet.

Le choix de Google pour sa réactivité

Mais pourquoi le choix de la plate-forme Cloud de Google ? Pour plusieurs raisons. Si « les trois gros fournisseurs de IaaS sont à peu près tous au même niveau, le différenciant se fait sur les services autour, considère François Fanuel, et notamment la réactivité humaine. »

Google a ainsi développé une interface de connexion entre son infrastructure et le réseau de Mailjet afin que celui-ci puisse continuer à expédier les emails depuis sa propre plage d’adresses IP.

« Le tunneling entre nos deux infrastructures n’était pas proposé en standard, Google l’a développé en moins de 3 semaines, une vitesse incroyable », se réjouit notre interlocuteur. « Une bonne surprise particulièrement appréciable quand on n’est pas forcément un gros client. »

Par ailleurs, Google s’inscrivait comme le seul fournisseur à proposer une remise sur l’allumage machine dans pré-réservation. « N’étions pas capable d’anticiper le nombre de machines dont nous avions besoin. Google supporte cette incertitude, pas les autres. »  Un critère particulièrement décisif.

Mailjet certifié Google

Enfin, le diffuseur s’inscrit comme l’un des trois fournisseurs au monde, et le seul en Europe, accrédité par Google pour envoyer des e-mails en masse à travers sa plateforme Cloud. Un avantage non négligeable. Tout comme la certification 27001 de Google, comme de Mailjet, qui permet pour ce dernier de garantir une assurance qualité d’un bout à l’autre de la chaîne.

Qui plus est, le fait d’héberger les données des clients européens dans les datacenter de Google en Belgique et Allemagne « est important d’un point de vue de la vie privée, notamment à cause des contraintes de la GDPR (le règlement européen sur la protection des données, NDLR) », souligne François Fanuel.

Mais ça, Google n’est pas le seul à le proposer.


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