Paris Open Source Summit 2018 : le Cigref défend une approche hybride open source/propriétaire

L’engagement des entreprises dans des solutions open source se fait rarement sur le parc existant. Mais une stratégie hybride peut convaincre les métiers et le Comex.

Les logiciels open source gagnent du terrain dans les entreprises. Ils sont bien implantés du côté des infrastructures, mais pas encore du côté des applications, rapporte le Cigref.

L’organisation regroupe les DSI de grandes entreprises et administrations. Elle diffuse une publication (format PDF) sur cette thématique à l’occasion de l’Open CIO Summit. Un événement lié à la 4e édition du Paris Open Source Summit (POSS).

Les solutions open source sont le plus souvent intégrées sur la couche basse du système d’information (SI), l’infrastructure donc. Mais les entreprises hésitent encore lorsqu’il est question d’investir les couches applicatives et métiers, constate l’organisation.

Malgré tout, certaines entreprises, fortes du soutien de leur comité exécutif (Comex), ont adopté une approche « open source first » (supervision, devops, cloud…).

L’hybride, à quel prix ?

Pour le Cigref, l’open source permet de gagner en indépendance vis-à-vis des grands fournisseurs du numérique, américains pour la plupart. Les solutions libres et ouvertes sont ainsi présentées comme « une alternative » solide aux solutions propriétaires.

La démarche n’est pas gratuite. Déployer des solutions open source implique une montée en compétences des équipes IT. Elle nécessite également des ressources pour piloter ou réaliser des développements spécifiques. Sans oublier d’en mesurer les risques.

Il est donc nécessaire d’étudier de près les budgets pour bénéficier des avantages stratégiques attendus. Le Cigref cite la réduction des coûts, l’innovation et l’agilité/flexibilité. Sans oublier la mutualisation des développements et la fourniture accélérée de services à l’échelle de l’entreprise.

Ou encore le renforcement de l’attractivité auprès de développeurs et jeunes talents…

La gouvernance doit s’adapter. « L’engagement dans des solutions open source ne se fait pas en général sur le parc existant. Car s’en désengager coûterait d’abord trop cher et serait ensuite compliqué à justifier », prévient le Cigref. « Heureusement, une stratégie hybride incluant des logiciels libres est possible », insiste le réseau de DSI.

Justement, les mutinationales du numérique (les fameux grands fournisseurs avec lesquels les marges de manoeuvre sont ténues) l’ont bien compris. Les rachats de concurrents et de jeunes pousses du secteur en témoignent. On pense notamment à l’acquisition de GitHub par Microsoft et, plus récemment, de Red Hat par IBM.

(crédit photo : rawpixel via pexels.com)