SMS vers l’étranger : les opérateurs assurent que les tarifs ont baissé, pas l'Arcep

Pour les opérateurs, une baisse de prix générale a déjà été entamée. Légiférer représenterait une gêne pour le marché (et surtout pour les revenenus des opérateurs)

« Selon nos analyses, le prix moyen de l’itinérance des SMS en Europe a baissé de 18% l’année dernière » assure Tom Phillips, Chief Government and Regulatory Affairs Officer pour la GSMA, l’association mondiale des acteurs de la téléphonie mobile.

Cette affirmation se veut une réponse directe aux attaques menées depuis des mois par Viviane Reding, la commissaire européenne chargée de la société de l’information et des médias.

La commissaire, évoquant le sujet, avait estimé qu’ « envoyer un message texte ou télécharger des données sur un mobile dans un autre pays d’Europe ne devrait pas coûter substantiellement plus cher que de le faire dans son pays« . La toute récente annonce d’ un futur projet de loi destiné à être présenté cet automne par Bruxelles au parlement européen a jeté un coup de froid dans le petit monde des opérateurs de la téléphonie mobile.

La future tarification évoquée par la Commission et les 27 régulateurs nationaux vise à proposer un prix compris entre 11 et 15 centimes d’euros pour l’envoi d’un SMS depuis l’étranger contre 30 à 50 centimes pratiqués habituellement.

Pour Tom Phillips, le futur texte de législation « menace d’étrangler la croissance et la concurrence« . Rien de moins. Le coût pour l’opérateur d’un SMS (entre 1 et 5 centimes) ne menace pourtant pas de faire couler l’industrie.

Légiférer s’avérerait ainsi inutile pour la GSMA. Selon l’organisation, un grand nombre d’opérateurs parmi lesquels Orange, Telefonica, T-Mobile et Vodafone auraient déjà revu leurs tarifications à la baisse en proposant notamment des formules destinées aux utilisateurs de SMS situés à l’étranger. Pourtant, selon des données avancées par Informa Telecoms et Media Shows, deux de ces opérateurs (Telefonica et T-Mobile) n’avaient pourtant pas hésité à augmenter leurs tarifs de 75% (pour les SMS hors formules et hors forfaits).

Attaqués sur le manque de transparence de leurs prix, les opérateurs, par la voix de la GSMA, assurent que des efforts ont déjà été accomplis pour rendre les tarifications plus« transparentes » et de fait, plus compréhensibles.

Tous ces éléments ne suffiront sans doute pas à convaincre Bruxelles. Ni l’Arcep d’ailleurs. Le régulateur français des télécoms a mené son enquête et estime« excessifs » les prix des SMS.

Dans son rapport remis à Luc Chatel le secrétaire d’Etat à la Consommation, dont le Parisien a publié des extraits « le niveau élevé et stable des prix de détail et de gros semble insatisfaisant ». Et d’ajouter : « le prix du SMS n’a pas évolué depuis 2005 »chez les trois grands opérateurs.

« S’il y a eu des efforts menés par les opérateurs dans le cadre des forfaits, il n’y en a pas eu dans le domaine des SMS vendus à l’unité », a déclaré Luc Chatel lors de son point de presse à l’issue du conseil des ministres.

De quoi fragiliser encore un peu plus l’argumentaire des opérateurs…