Spectra Logic veut prolonger la vie de la bande… dans le cloud

Spécialiste de la sauvegarde sur bande, Spectra Logic adapte sa technologie et casse le prix de la sauvegarde des données dans le cloud via une interface RESTful. La société déploie sa solution en ciblant d’abord Amazon S3, avant de s’attaquer à OpenStack.

Concurrent d’Oracle, IBM ou Quantum, Spectra Logic travaille dans la sauvegarde et les fermes de bandes depuis 1979. Malgré l’émergence du disque en backup, la société continue d’enregistrer une progression de son chiffre d’affaires, et elle est profitable depuis 9 ans. En 2009, elle a introduit le plus gros système de sauvegarde sur bande, T-Infinity.

Pour autant, ces résultats profitent plus de l’augmentation exponentielle des volumes de données chez ses clients que du maintien d’un engouement pour la bande, que l’on dit fort justement perdue à terme.

Mais le fabricant n’a pas dit son dernier mot. Et à la différence de ses concurrents qui misent sur la diversification de leur offre – proposer aux clients qui le souhaitent de remplacer la bande par le disque via des solutions au portefeuille -, la société veut tirer la bande jusqu’au bout de ses capacités.

La bande sauvegarde le nuage

Molly Rector, EVP Product Management de Spectra Logic
Molly Rector, EVP Product Management de Spectra Logic

L’effort est louable, d’autant plus qu’il s’accompagne d’une approche technologique astucieuse, et d’une ambition : devenir la sauvegarde des gros volumes de données stockées dans le cloud.

Pour cela, après le backup en mode block sur interface SCSI ou Fiber Channel, puis le NAS sur interface NFS/CIFS ou Ethernet, qui rencontrent cependant des problématiques de taille et de performance, ainsi que d’archivage, Spectra Logic a annoncé la première sauvegarde sur bande de stockage objet dans le cloud, sur une interface RESTful via une architecture ‘http:’ ou ‘https:’.

L’argument massue de la solution ne change guère : le prix. Selon Molly Rector, vice-présidente exécutive en charge des produits de Spectra Logic (et vice-présidente du SNIA USA), l’avantage du coût serait de 1:5 à 1:50 au Po (peta-octet) par rapport au stockage sur disques. Un bénéfice auquel s’ajoute l’efficacité énergétique. La solution retenue offre une interface REST pour Amazon S3, et à venir pour OpenStack, Atmos, CDMI (Cloud Data Storage Interface), etc.

DS3 cible Amazon S3

Première offre cloud de Spectra Logic, DS3 est la seule disponible à ce jour. Elle se compose des connecteurs (client logiciel) pour S3, d’une appliance Spectral BlackPearl qui intègre des disques flash (afin d’assurer une fonction de cache pour accumuler les données avant de les organiser et pour les retenir temporairement en vue de les interroger) et d’une librairie T950 de bandes LTFS TS1140 pour une capacité pouvant atteindre 6,4 Po.

Spectra DS3

Quant au prix, il est annoncé à 0,09 $ le Go. De quoi séduire quelques grandes entreprises ou des acteurs spécialisés qui emmagasinent des données à la pelle et pour lesquels même une réduction de coût à la marge représente une opportunité.

Mais est-il raisonnable, aujourd’hui, de proposer une solution de sauvegarde sur bande pour le cloud ? « Nous devons prendre en compte la réalité du marché, affirme Molly Rector. Les entreprises stockent là où c’est le moins cher, donc sur S3. Mais la sauvegarde demeure incontournable. Et pour cela la bande reste la solution la moins chère. Donc nous continuerons d’interfacer nos systèmes, aujourd’hui sur S3 et demain sur OpenStack, etc. »


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